Chypre : les comptes en banque taxés

A Nicosie, samedi matin, des habitants faisaient la queue pour retirer leur argent des banques.
A Nicosie, samedi matin, des habitants faisaient la queue pour retirer leur argent des banques. © REUTERS
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Thomas Morel avec AFP , modifié à
Pour obtenir l'aide internationale, Nicosie a accepté de taxer les dépôts bancaires.

• L'info. Chypre s'accorde une bouffée d'air frais. L'île, qui connaît depuis juin 2012 de graves difficultés financières, avait sollicité l'aide de la zone euro et du FMI. Dans la nuit de vendredi à samedi, les deux organismes internationaux ont validé un plan de sauvetage d'un montant de 10 milliards d'euros. "La solution présentée est durable, pérenne et dans l'intérêt de l'économie chypriote", a estimé la directrice du FMI, Christine Lagarde, tandis que le chef de file de l'Eurogroupe (qui rassemble les ministres des finances de la zone euro), Jerome Dijsselbloem, a précisé que "ce paquet permettra une restructuration du secteur bancaire".

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Une contrepartie dure à avaler. Si les bailleurs de fonds se félicitent de cet accord, les contribuables chypriotes, eux, sont beaucoup moins enthousiastes. Ce sont en effet eux qui devront payer le prix des errements de leur gouvernement. Zone euro et FMI ont en effet exigé, en contrepartie du prêt consenti, la création d'une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires. En clair, toutes les sommes déposées sur des comptes en banque à Chypre seront taxés, à 6,75 % pour les sommes inférieure à 100.000 euros et à 9,9 % au-dessus.

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Ce système pourrait rapporter beaucoup : Chypre sert en effet de lieu de vacances à de nombreuses fortunes russes, qui y ont souvent un compte en banque. Résultat, Ce sont près de six milliards d'euros qui pourraient rentrer dans les caisses de l'Etat, alors que l'île ne revendique qu'un petit million d'habitants.

Queues devant les banques. Juste après l'annonce de l'accord, des dizaines de Chypriotes et d'étrangers, très nombreux sur l'île, étaient visibles devant les banques pour retirer de l'argent des distributeurs automatiques. "C'est une catastrophe", racontait un homme de 45 ans venu retirer de l'argent, qui n'a pas voulu donner son nom. Une démarche dernière minute, qui ne permettra pas d'échapper à la taxe : le gouvernement avait dès vendredi soir procédé au gel des sommes qui seront prélevées, pour éviter un exode massif des capitaux du pays.