2012 synonyme de récession en Europe

La Commission européenne a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour la zone euro.
La Commission européenne a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour la zone euro. © Reuters
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avec AFP , modifié à
La Commission européenne a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour la zone euro.

L'Europe tourne au ralentit. La Commission européenne vient de revoir à la baisse sa prévision de croissance pour la zone euro en 2012. De 1.8% attendu auparavant, la croissance ne devrait pas dépasser les 0.5%. "La croissance s'est arrêtée en Europe et nous pourrions connaître une nouvelle phase de récession", a prévenu le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, à l'occasion de la publication des prévisions économiques d'automne de l'exécutif européen.
 
 Techniquement, une récession se définit à partir d'au moins deux trimestres consécutifs de recul de l'activité économique. Mais le trou d'air en Europe pourrait aller au-delà. "Une récession profonde et prolongée ainsi que de nouvelles turbulences sur les marchés financiers ne peuvent plus être exclus", a  avancé Marco Buti, le directeur général aux affaires économiques et monétaires de la Commission européenne.

La France épinglée

Parmi les nombreux pays épinglés jeudi, la France a également eu droit à un avertissement. Elle doit prendre "des mesures supplémentaires pour corriger son déficit public excessif" en 2013, a affirmé Olli Rehn. En effet, en l'absence de nouvelles dispositions, le déficit public de la deuxième économie de la zone euro ne devrait s'améliorer que légèrement, autour de 5% du PIB en 2013, selon les prévisions de la commission. Des chiffres bien au-dessus de l'objectif affiché par le gouvernement(3% du PIB conforme au pacte de stabilité européen).

"Nous saluons le fait que le gouvernement ait annoncé récemment des mesures de consolidation" budgétaire, a déclaré Olli Rehn, en référence au plan de rigueur dévoilé lundi par le Premier ministre François Fillon, plan qui table sur 7 milliards d'euros d'économies ou de recettes supplémentaires d'ici à la fin 2012.
 
 Concernant les prévisions de croissance de l'Hexagone, Bruxelles se montre très sévère et mise sur une croissance de 0,6% en 2012. Bien en deçà des prévisions du gouvernement français qui espère toujours une croissance de 1%, un chiffre déjà révisé à la baisse.

"L'économie mondiale "dans une zone dangereuse"

Mi-septembre, Olli Rehn tablait encore seulement sur un net ralentissement de la croissance, "mais pas une récession" pour le Vieux continent. Signe qu’entre-temps la situation s'est considérablement aggravée. "L'économie mondiale est à nouveau entrée dans une zone dangereuse. Au printemps, la crise de la dette souveraine semblait contenue. En outre, des signes de demande intérieure permettaient de croire à une légère reprise de l'activité en Europe (...). Ces espoirs ont été balayés", indique la Commission européenne en guise d'introduction, dans un document de quelque 250 pages.
 
 Parmi les pays les plus menacés : l'Italie. En pleine tourmente, le pays devrait connaître une stagnation de son Produit intérieur brut en 2012 (+0,1%). La Commission tablait encore en mai dernier sur une croissance de 1,3%. En 2013, le PIB devrait progresser de 0.7%, ajoute la Commission.
 
 La Grèce, elle, devrait rester en récession l'an prochain, avec un recul du PIB de 2,8% sur l'ensemble de 2012, alors que Bruxelles tablait encore au printemps sur une croissance de 1,1%. La Commission s'attend désormais à un retour de la croissance en 2013, avec une progression du PIB de 0,7%.