Si vous avez aimé "The Boys", SERIELAND vous conseille "Gotham"

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SERIELAND RECO / CONSEIL - "Gotham", située dans l'univers de Batman, prend le parti d'un format classique d'une série policière pour décortiquer les codes parfois obscurs du monde des super-héros. Une œuvre qui pose un regard humain sur des "monstres" mis en marge de la société.
PODCAST

Cette semaine, l’algorithme de SERIELAND, Clément Lesaffre, vous conseille Gotham. À l'image de The Boys, dont la saison 2 est actuellement diffusée sur Amazon Prime Video, cette série américaine, diffusée sur la Fox entre 2014 et 2019 et aujourd'hui disponible sur Netflix, propose un regard décalé sur l'univers très riche des super-héros. Là aussi, le spectateur contemple un monde peuplé de surhommes et de méchants aux pouvoirs extraordinaires. Mais, là où The Boys diabolise ces êtres à part en baignant dans le cynisme, Gotham les humanise.

Une ville rongée par le crime

Gotham, c’est la ville de Batman. Une métropole gothique, rongée par les inégalités, où les milliardaires côtoient la pire engeance dans des rues sombres. Chaque jour apporte son lot de crimes sordides et la police, débordée, est donc secondée par le Chevalier noir. Sauf que Gotham n’est pas une série sur Batman. Tout simplement car ici, Bruce Wayne est encore un adolescent. L’histoire débute par le meurtre, célèbre, de ses parents, Thomas et Martha Wayne, abattus de sang-froid à la sortie du cinéma par un voleur, sous les yeux de leur fils impuissant.

Orphelin, Bruce Wayne grandit sous l’aile bienveillante du majordome de la famille, Alfred Pennyworth, jusqu’à faire usage des milliards de son héritage pour se construire un arsenal high-tech et devenir Batman, le protecteur de Gotham. Tous les films sur le super-héros zappent en quelques minutes cette transition, voire se contentent d'un flashback tant son origine est connue. L’idée originale de Gotham est, au contraire, de raconter la naissance du personnage en s'attardant sur l’adolescence de Bruce Wayne, obsédé par le meurtre de ses parents.

 

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Une série policière dopée aux supers-vilains

Mais, autre originalité, Bruce Wayne n’est même pas le personnage principal de la série. Le héros - pas toujours super -, c’est James Gordon. Dans les comics, c’est un intègre commissaire de police, le plus fidèle allié de Batman. Mais dans Gotham, il n’est encore qu’un inspecteur débutant et tête brûlée. On a donc affaire à une série policière comme il y en a tant d’autres à la télévision américaine. C’est le format classique "un épisode = une enquête", avec plusieurs fils rouge en toile de fond. Le format du Mentaliste, par exemple, et ce n’est pas un hasard : c’est le même showrunner qui a créé les deux séries, Bruno Heller.

Le détective James Gordon et son acolyte Harvey Bullock, duo de héros attachant.

Un format étonnant pour le genre super-héroïque, qui aboutit certes à créer des longueurs après deux saisons, mais qui marche bien parce qu’il colle à l’univers du Chevalier noir. Rappelons-le : Batman est lui-même est un détective. Et ça marche d’autant plus que la galerie de méchants est fantastique : le Sphinx, le Joker, Catwoman, le Chapelier Fou… Ils sont tous là, aspirants criminels tous plus givrés les uns que les autres, avec en chef d’orchestre, le Pingouin, incarné à merveille par Robin Lord Taylor. 

Un regard humain sur un univers de "monstres"

Ces antagonistes épicent les enquêtes d'un Gordon souvent dépassé par la folie qui l'entoure. Comme The BoysGotham adopte le point de vue d'un idéaliste un brin naïf (Hughie/Gordon) pour décortiquer les éléments de fantastique qui peuplent l'univers de Batman. Un regard extérieur qui associe ces êtres déviants, pour certains réellement fous, à des "monstres". Rejetés, ils se marginalisent et se tournent vers le crime. Mais, loin de les caricaturer, Gotham les humanise. Le Pingouin devient ainsi un anti-héros cruel mais attachant. Et derrière sa forme très classique, la série se révèle finalement progressiste dans les thèmes abordés.

Robin Lord Taylor incarne un Pingouin aussi fou q'humain.

Par ailleurs, à l’image de The Boys, la force de Gotham réside dans son casting de "gueules". Pêle-mêle, on croise une Jada Pinkett-Smith qui en fait des caisses, juste géniale ; Michael Chiklis, le massif Vic Mackey de The Shield ou encore Donal Logue, alias Harvey Bullock, inspecteur corrompu mais terriblement attachant. Ce sont ces gueules récurrentes qui donnent petit à petit de l’épaisseur à Gotham. Pour les connaisseurs, la série devient une sorte de "Qui est-ce ?" réjouissant. Et pour les autres, c’est une visite guidée de l’univers de Batman, un peu foutraque mais pleine d’amour.

 

Gotham

2014-2019

5 saisons, 100x42 minutes

Diffusée sur Netflix