Riad Sattouf déplore le "retour de la domination masculine" à l'école

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Tiffany Fillon , modifié à
Sur Europe 1 lundi, l'auteur de bande-dessinée Riad Sattouf est revenu sur les aventures d'Esther, sa jeune héroïne dont il dépeint le quotidien et les comportements dans ses albums. Esther étant inspirée d'une véritable petite fille, il se fait la voix de ses confidences et dévoile ainsi les coulisses des cours de récréation. 
INTERVIEW

Le 11 juin sortira un nouvel album des Cahiers d'Esther, une bande-dessinée qui raconte le quotidien d'une jeune Parisienne. Ses aventures ont été adaptées en série dont la saison 2 sort lundi sur Canal +. Pour l'occasion, Riad Sattouf, l'auteur de la BD et de la série, était invité sur Europe 1 le jour du lancement de la saison 2. Il a raconté à travers la voix de cette petite fille, prénommée Esther, ce qui se passe en coulisses dans les cours de récréation.

L'enjeu des cours de récréation : être populaire 

Selon Riad Sattouf, les adolescents accordent beaucoup d'importance à l'image qu'ils dégagent vis-à-vis des autres. Le but est donc d'être "populaire et de le rester", affirme-t-il. Son personnage Esther, qui est inspiré d'une jeune fille qu'il connaît, est défini comme tel dans la série. "C'est une jeune fille assez mignonne, qui travaillait bien à l'école, qui avait beaucoup d'amis et dont les garçons étaient amoureux", décrit-il, en ajoutant que "pour la vraie Esther, c'était très important" d'être populaire. 

Un univers sexiste 

Pour Riad Sattouf, la cour de récréation reflète notre société. L'auteur constate ainsi un "retour de la domination masculine" dans les cours d'écoles, notamment en raison du comportement des garçons à l'égard des filles. "Ils se comportent beaucoup comme des petits caïds et ils martyrisent un peu les filles", précise-t-il.

D'après Riad Sattouf, dans le collège d'Esther, les filles évitent par exemple de porter des jupes de peur de recevoir des remarques désagréables de la part des garçons. "Les comportements sont très normés", appuie-t-il en précisant qu'Esther était scolarisée dans une "école très privilégiée" conformément aux désirs de son père. Riad Sattouf constate même un "retour du sexisme" dans les cours d'écoles. Esther a donc, d'après Riad Sattouf, "beaucoup de copines qui sont en lutte face à la domination masculine" face à des "garçons qui embêtent les filles toute la journée et qui glorifient les comportements de la mafia". 

Des jeunes influencés par le rap

L'auteur estime également que ces comportements caricaturaux sont liés au rap, style de musique très en vogue chez les adolescents. "Le hip hop est devenu la musique dominante chez les jeunes et il y a certains courants de groupes de hip hop qui ont des paroles extrêmement violentes et qui influencent les garçons dans la cour d'école d'Esther", pointe-il. "C'est intéressant de voir à quel point cela peut imprégner toute une société voire même des classes très privilégiées."