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Guillaume Perrodeau
Chez Anne Roumanoff, le dessinateur, aux racines à la fois bretonnes et syriennes, se confie au sujet de sa difficulté à trouver son identité, ballotté entre deux pays.

Les fidèles lecteurs de L'arabe du futur connaissent déjà les questions d'identité qui ont pu tourmenter Riad Sattouf dans sa jeunesse. Fils d'un père syrien et d'une mère bretonne, le dessinateur a passé son adolescence entre la Libye, la Syrie et la France. Chez Anne Roumanoff lundi, il revient sur cette difficulté qu'il a eue à trouver sa place dans le monde qui l'entourait.

"C’est difficile de mélanger racine bretonne et racine syrienne"

Considéré comme un Français en Syrie, et pas vraiment comme un Français dans l'Hexagone, Riad Sattouf a eu du mal à composer avec ses deux origines. "C’est difficile de mélanger racine bretonne et racine syrienne", concède-t-il. "J’étais coincé entre un père syrien de plus en plus religieux, qui, à chaque fois que je voyais une fille, me disait que c’était le Diable (…) et un grand-père breton ultra obsédé sexuel."

"Un homme n’a pas de racine, mais il a des pieds"

Alors l'artiste a choisi une autre trajectoire. "Une de mes phrases préférées est 'un homme n’a pas de racine, mais il a des pieds'. J’ai rejoint un autre pays, une autre identité, qui est celle des gens qui font des livres", indique Riad Sattouf. "C’est à ce moment-là que j’ai décidé de faire des BD", ajoute-t-il. L'artiste est alors au collège. Un choix qui va radicalement changer sa vie. Trente ans plus tard, il est l'un des auteurs de bande dessinée les plus lus en France.