femme rue paris coronavirus 1:45
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Jihane Bergaoui, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Depuis le déconfinement, le harcèlement de rue revient en force et tend même à s'aggraver, selon les témoignages recueillis par Europe 1. Déconfinés et masques sur le nez certains hommes s'autorisent à franchir encore plus les limites. 
REPORTAGE

"Ça reprend." Avec le déconfinement, beaucoup de femmes ont remarqué une recrudescence du harcèlement de rue. "Comme pendant deux mois on n'est pas sorti, il n'y a pas eu d’interactions avec les gens, et on a oublié", explique au micro d'Europe 1 Charlotte, qui "pas plus tard qu'hier" en a été victime. "Je suis passé devant un mec alors que j'étais en jupe et il a fait un petit bruit, un peu comme on appelle un chat. Il y a aussi la petite remarque, parce que par principe il faut faire chier."

"Dès que je sors et tous les jours"

Un peu plus loin, une autre jeune femme confirme le phénomène. C'est "dès que je sors et tous les jours". Plusieurs affirment même que le phénomène est encore plus marqué qu'avant le confinement, sifflements, regards appuyés et commentaires dégradants se faisant désormais à l'abri d'un masque de protection qui garantit l'anonymat. "Avant ils prenaient la peine de faire ça discrètement, mais maintenant ils en ont rien à faire et c'est vraiment insistant", confirme Cléophée, qui a pris le réflexe d'éviter de croiser des groupes d'hommes, surtout le soir. 

Un nouveau plan contre le harcèlement de rue mis en place ce lundi

Pourtant, la loi contre les violences sexuelles et sexistes, qui définit notamment le harcèlement de rue, a été adoptée par le Parlement il y a presque deux ans. D'ailleurs, un nouveau plan pour lutter contre ce phénomène doit être mis en place dès ce lundi par la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa. Parmi les mesures annoncées figurent le développement des arrêts de bus à la demande et le renforcement du dispositif "Angela", qui permet aux femmes de solliciter de l’aide dans des commerces en cas de problème.

Pour rappel, les auteurs de harcèlement de rue peuvent être sanctionnés pour "outrage sexiste" et écoper d'une amende allant de 90 à 1.500 euros.