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Nicolas Carreau , modifié à
Cela pourrait être le roman noir de l'été : la pénurie de papier dans les maisons d'édition. Cette pénurie est un effet de la crise sanitaire et, plus récemment, de la guerre en Ukraine. Les tarifs flambent et les délais de livraison s'éternisent à deux mois de la rentrée littéraire, le pire moment pour le secteur. 

Jusqu’à maintenant, il y avait des réserves de papier, mais la situation devient critique. Entre 30 et 50% d’augmentation. Chez les grands éditeurs, on peut faire face, chez les petits indépendants, c’est plus dur. Dominique Bordes, de la maison indépendante Toussaint Louverture, payait 650 euros la tonne. Maintenant 950 euros euros. 

Une débauche d'énergie qui coûte cher

"J'ai une très forte demande de papiers autres que le papier pour l'édition. Des papiers, par exemple, pour les posologies des médicaments, le papier de cartonnage pour l'envoi. Donc il y a eu une inflation qui n'a cessé de s'accroître ces derniers mois, plus la crise de l'énergie", souligne Dominique Bordes sur Europe 1. 

Une usine à papier est comme un four, une débauche d’énergie qui coûte cher. Il faut compter le transport et il y a peu de solutions car il est compliqué d'augmenter le prix des livres. Il faut donc se débrouiller autrement. "Moi, je reporte un livre qui a un très beau papier, mais je ne peux pas le faire en ce moment parce que sinon, il aurait un prix absurde. J'espère que la crise va passer", souffle l'éditeur.

"Sinon, on peut baisser le grammage et cela va baisser mécaniquement l'ensemble du poids qu'on va consommer puisqu'on qu'on consomme à la tonne", explique Dominique Bordes au micro d'Europe 1. Par conséquent, la plupart des éditeurs diminuent la voilure. 490 romans sortiront à la rentrée littéraire, fin août, contre 521 l’année dernière.