Meryl Streep, Ben Stiller, Jennifer Lawrence... Pourquoi ces acteurs menacent de faire grève ?

De nombreux acteurs d'Hollywood se disent en faveur d'une grève pour faire entendre leurs revendications.
De nombreux acteurs d'Hollywood se disent en faveur d'une grève pour faire entendre leurs revendications. © FREDERIC J. BROWN / AFP
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Romain Rouillard / Crédit photo : FREDERIC J. BROWN / AFP
Environ 300 acteurs influents du cinéma américain ont signé ce mardi une lettre dans laquelle ils agitent la menace d'une cessation de leurs activités afin de faire entendre plusieurs revendications. Un mouvement de colère qui vient s'ajouter à la grève des scénaristes, en vigueur depuis début mai.

La menace de la grève plane encore dans le ciel de Hollywood. Mais, cette fois-ci, elle pourrait concerner les acteurs directement. Depuis presque deux mois, 97% des scénaristes ont cessé le travail, faute d'accord entre leur syndicat et l'alliance regroupant chaînes de télévision, studios de cinéma et plateformes de streaming. Ils réclament une revalorisation de leurs salaires ainsi qu'une meilleure rétribution lorsque leurs programmes sont diffusés sur les plateformes. 

Ce mardi, comme le rapporte le Hollywood Reporter, plus de 300 acteurs, parmi lesquels Ben Stiller, Jennifer Lawrence, Meryl Streep ou encore Rami Malek ont signé une lettre au syndicat SAG-AFTRA, qui représente plus de 160.000 acteurs et professionnels du divertissement. Un courrier dans lequel ils laissent entendre qu'ils pourraient, eux aussi, frapper fort pour faire entendre leurs revendications.

Celles-ci diffèrent assez peu de celles des scénaristes. Les acteurs réclament ainsi la fixation de revenus minimums et des rétributions qui tiennent compte de la croissance du streaming. Autrement dit, une augmentation des "droits résiduels" qu'ils touchent lorsque les contenus dans lesquels ils apparaissent sont rediffusés à la télévision ou commercialisés en DVD. 

Inquiétude autour de l'intelligence artificielle

Ces revenus ont été considérablement abaissés avec le développement des plateformes et la baisse des audiences télévisées qui en a découlé. La lettre alerte également sur l'avènement de l'intelligence artificielle dont l'utilisation doit être, selon ces professionnels du cinéma, contrôlée avec attention. "Nous pensons qu'il est absolument vital que cette négociation garantisse que nous sommes bien rémunérés lorsque l'un de nos travaux est utilisé pour développer l'IA", écrivent-ils dans cette lettre relayée par le magazine Rolling Stone

 

Ces 300 acteurs concluent ces quelques lignes en écartant toute possibilité de compromis sur ces points fondamentaux. "Nous vous demandons de faire pression pour tous les changements dont nous avons besoin et les protections que nous méritons et d'écrire l'histoire en le faisant", peut-on lire dans la lettre. 

"Nous devons inverser cette tendance" 

Samedi dernier, pourtant, Fran Drescher, la présidente du syndicat SAG-AFTRA et star de la série Une nounou d'enfer, affichait un certain optimiste, évoquant des négociations "extrêmement productives" avec l'Alliance des producteurs de cinéma et de télévision (AMPTP), représentante des principales sociétés de production. Entamés le 7 juin, ces pourparlers étaient censés aboutir à un accord avant le 30 juin, date de la fin de l'accord entre le SAG-AFTRA et l'AMPTP. 

Autrement dit, le temps presse. Et les propos positifs de Fran Drescher n'ont pas vraiment convaincu. "Nous avons le sentiment que nos salaires, notre métier, notre liberté de création et le pouvoir de notre syndicat ont tous été sapés au cours de la dernière décennie. Nous devons inverser cette tendance", martèlent-ils dans la lettre. Une grève ferait souffler un vent d'incertitude sur les sorties en salles prévues en 2024.