Les intermittents du spectacle veulent alerter sur leur situation à cause des fermetures de salles à Marseille. 1:27
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Stéphane Frangi, édité par Jonathan Grelier
En France, de nombreux lieux culturels sont occupés depuis plusieurs semaines par des intermittents du spectacle inquiets pour leur avenir. Europe 1 s'est rendue à Marseille, au théâtre La Criée, où ces derniers, présents depuis trois semaines, sont prêts à occuper les lieux encore longtemps et dénoncent leur "précarité".
REPORTAGE

En colère contre la fermeture des lieux culturels à cause du Covid-19 et inquiets pour leur avenir, les intermittents du spectacle continuent d'occuper de nombreux théâtres un peu partout en France. À Marseille, malgré l'horizon de la mi-mai donné par Emmanuel Macron pour une possible réouverture des salles, ces derniers sont toujours installés dans le théâtre La Criée, situé sur le Vieux-Port. Et leurs revendications portent surtout sur leur difficile situation financière. "Il y a une énorme inquiétude parce qu'on va tous se retrouver dans une précarité qui est terrible", s'alarme Johanna, 30 ans, comédienne et occupante du lieu.

"On dirait que tout le monde s'en fout !"

Comme d'autres, elle ne réclame donc plus simplement la réouverture des lieux culturels mais aussi et surtout l'abandon de la réforme de l'assurance-chômage. "On a beaucoup de colère, c'est sûr. Là, on occupe le théâtre mais on le voit bien, on dirait que tout le monde s'en fout !" Alors Johanna l'affirme, cette situation "peut durer très longtemps". Pour ce faire, tout est très organisé. "Il y a tout un lieu de vie. Là-haut, sur la mezzanine, c'est notre chambre", désigne la comédienne. Les premiers arrivants sont là depuis trois semaines déjà.

Trois théâtres occupés à Marseille

Au total, trois théâtres sont occupés à Marseille. Europe 1 a ainsi rencontré un technicien qui campe dans un autre établissement de la ville, celui du Merlan dans les quartiers Nord. "Je travaille dans l'événementiel, plus précisément dans les festivals. Mes employeurs m'ont déjà annoncé qu'on ne travaillait pas cet été. Donc oui, ma situation est critique", déplore-t-il. "Avant le 31 août prochain, ça m'étonnerait que je fasse mes heures, donc ça veut dire que fin septembre je suis au RSA." Dans ces théâtres, des performances artistiques et autres ateliers sont organisés par les intermittents pour se faire entendre. L'occasion également d'amener un peu de vie dans des lieux fermés maintenant depuis plusieurs mois.