Les Misérables 4:38
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Margaux Baralon , modifié à
Le critique et essayiste Éric Neuhoff a livré à Europe 1 ses coups de cœur cinéma de l'année 2019. Trois films français, "Les Éblouis", "Les Misérables" et "Alice et le Maire" ont retenu son attention. Côté cinéma étranger, c'est "Once upon a time...in Hollywood" qui l'a transporté. 

Éric Neuhoff a beau dézinguer le cinéma hexagonal dans son dernier essai, Très cher cinéma français, il est quelques films tricolores qui trouvent grâce à ses yeux. Samedi, au micro d'Europe 1, il a livré ses coups de cœur pour l'année 2019. Avec dans le lot deux premiers films.

Les Éblouis, de Sarah Suco

Éric Neuhoff salue un "très, très bon premier film", une "excellente surprise". "On se désespère souvent de l'état du cinéma français mais quand on voit des films comme ça, cela redonne confiance." Les Éblouis raconte l'histoire de Camille, adolescente élevée dans une famille très pieuse, qui voit peu à peu ses parents glisser sous l'emprise d'une secte et doit abandonner tous ses rêves d'art du cirque. "C'est un film très juste, subtil, qui n'accable pas les personnages. C'est vu par le regard d'une adolescente, incarnée par [Céleste Brunnquell], qui est une révélation. C'est un film déchirant, très moderne" pour Éric Neuhoff.

Alice et le Maire, de Nicolas Pariser

Deuxième film de Nicolas Pariser, Alice et le Maire s'intéresse à un vétéran de la politique, maire de Lyon, qui engage une philosophe pour lui "réapprendre à penser" alors qu'il est à court d'idées. "C'est un film très intelligent et assez politique. Le personnage veut devenir président de la République. C'est très subtil, car on voit comment quelqu'un en pleine crise peut retrouver le goût, son vrai moi, sa personnalité, grâce à l'arrivée de cette femme de 30 ans", explique Eric Neuhoff. "C'est toute la duplicité, l'ambiguïté du film, on voit comment une fin de vie peut changer."

Les Misérables, de Ladj Ly

Deuxième premier film de la sélection d'Éric Neuhoff, Les Misérables suit des policiers de la BAC en Seine-Saint-Denis. Pour Éric Neuhoff, "c'est un film à l'américaine, un constat effrayant sur ce qui se passe en banlieue. Il faut le voir, même si on en a un peu marre des films de banlieue, il faut voir celui-là qui sort du lot."

Once upon a time... in Hollywood, de Quentin Tarantino

Le "grand coup de cœur de l'année" d'Éric Neuhoff vient d'Amérique. "Tarantino trouve enfin une certaine gravité, une nostalgie à laquelle il ne nous avait pas habitués. Leonardo DiCaprio et Brad Pitt revisitent le Hollywood des années 1960. Cette façon de raconter l'affaire Sharon Tate est éblouissante, c'est une leçon de cinéma. On a retrouvé Tarantino au mieux de sa forme."

Et les flops...

Pas d'Éric Neuhoff sans coups de griffe. Le critique n'a pas vu le dernier volet de la franchise Star Wars. "Star Wars, je n'ai jamais compris et maintenant je n'y vais plus. C'est peut-être très bien fait, je n'en sais rien", admet-il. Pareil pour le deuxième volet de La Reine des Neiges. "Je ne sais pas ce que c'est. J'évite ces choses-là, mais j'ai probablement tort", lâche le critique.