Dans les coulisses de l’exposition Léonard de Vinci

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Diane Shenouda, édité par Romain David , modifié à
À partir du 24 octobre, le maître italien est au cœur d’une importante exposition au Louvre. Pour l'occasion, dix de ses tableaux, et 88 dessins, sont réunis. Du jamais vu pour une exposition qu'Europe 1 a visité avant l'ouverture au grand public.
REPORTAGE

Le grand Léonard a les honneurs du Louvre, à partir de jeudi. Le musée consacre une rétrospective exceptionnelle à Léonard de Vinci pour quatre mois. Cette exposition hors-normes est l'aboutissement de dix ans de travail, de recherches, de tris, de traductions pour remettre à plat la documentation disponible sur le maître florentin, et dissiper fantasmes et rumeurs.

Les historiens de l'art disposaient de beaucoup d'écrits sur Léonard de Vinci avec, aussi surprenant que cela puisse paraître, beaucoup d'informations faussées. Il a donc fallu tout vérifier et corriger. Ses peintures ont également été passées aux infra-rouges, pour révéler ses dessins préparatoires et sa technique de travail. Les visiteurs pourront découvrir ce minutieux travail de recherche au fil de l'exposition.

Faire venir des tableaux du monde entier

Mais le plus compliqué a encore été de faire venir toutes ces œuvres à Paris. Imaginez la tête des responsables des différents musées quand on leur a demandé de faire voyager quelques uns de leurs plus précieux trésors. Il a fallu cinq ans pour tous les convaincre, cinq longues années pour négocier chaque détail du transport, de l'installation, des mesures de sécurité. Rien n'a été simple, comme par exemple pour son plus célèbre dessin, L'homme de Vitruve, qui ne sera exposé que deux mois en raison de sa fragilité.

Au total, l’exposition réunira dix peintures sur la quinzaine que Léonard de Vinci a peinte au cours de sa vie, dont les cinq que possède déjà le Louvre. "C’est la première fois que l’on peut expliquer l’ensemble de la vie de Léonard de Vinci, de sa jeunesse jusqu'à sa mort, et montrer que l’essentiel de sa vie a été une quête de la peinture, art considéré comme supérieur à tous les autres", explique à Europe 1 Vincent Delieuvin, l'un des deux commissaires de l’exposition.

Des prêts de Bill Gates et de la reine d'Angleterre

Parmi les peintures exposées, il y aura notamment La Madonne Benois, venue de l'Hermitage à Saint-Pétersbourg, un portrait de la Vierge, en jeune mère qui joue avec son enfant. Il y a aussi 88 dessins, avec des prêts exceptionnels : plusieurs croquis du carnet d'astronomie, confiés par Bill Gates, ou encore des dessins venus de Grande-Bretagne. "Les conservateurs de la reine d’Angleterre ont été d’une générosité extrême. On a pu choisir les dessins que nous souhaitions. La reine a prêté 24 dessins, c’est considérable. Personne ne prête autant", salue Vincent Delieuvin.

Une affluence historique

Bataillon de vigiles, alarmes et caméras dernier cri ont été déployés pour des œuvres dont le prix est inestimable. Mais le Louvre a refusé de communiquer sur le détail des mesures, d'autant que le musée s'attend à une affluence record : 600.000 visiteurs sur quatre mois, soit 7.000 personnes par jour. Il s'agit de la capacité d’accueil maximale pour une exposition temporaire. Les réservations sont donc obligatoires : le Louvre a déjà vendu quelque 220.000 billets.