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Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de nombreux théâtres à Paris et en province, confirme vendredi sur Europe 1 que l’instauration du couvre-feu est une terrible nouvelle pour les salles de spectacle. Il en appelle à un assouplissement des horaires et compte sur la "guerrière" Roselyne Bachelot, ministre de la Culture.
INTERVIEW

Le monde de la culture paye un lourd tribut à la crise du coronavirus. Alors qu’elles avaient rouvert pendant le confinement, avec un protocole sanitaire strict, les salles de spectacle sont désormais menacées par le couvre-feu annoncé mercredi soir par Emmanuel Macron, et qui prendra effet vendredi à minuit en Ile-de-France et dans huit métropoles françaises. Pour les acteurs du secteur, cette annonce a été un coup de massue. Ils oeuvrent désormais, avec le soutien de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, pour un assouplissement des règles.

"C’est un drame pour les théâtres", alerte ainsi Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire via sa société Fimalac de nombreux théâtres à Paris et en province. Le milliardaire compte aussi sur l’activité de Roselyne Bachelot, qu’il qualifie de "guerrière". 

"Situation totalement paradoxale"

"Les théâtres, par rapport aux autres lieux culturels que sont les cinémas, et même par rapport aux restaurants, c’est ouvert une fois par jour. Et souvent le soir, entre 20h30 ou 21 heures. Donc c’est une catastrophe", a rappelé Marc Ladreit de Lacharrière. "Et il faut bien reconnaître que jusqu’à présent, les acteurs de théâtre, les directeurs de théâtre, ont joué pleinement le jeu. Il n’y a pas eu de foyer de contamination jusqu’à présent, il n’y en aura pas", a-t-il insisté.

S’appuyant sur ce constat, le milliardaire a pointé "une situation totalement paradoxale". "Les autorités sanitaires actuelles nous obligent de n’ouvrir qu’un siège sur deux, car il est considéré que nos théâtres sont des nids de contamination. Or, les gens qui vont au théâtre viennent avec les transports en commun, et on ne peut pas dire que la distanciation à l’intérieur des transports en commun soient bien respectés...", a appuyé le propriétaire de La Revue des deux mondes.

Roselyne Bachelot, "la guerrière"

Comme les autres acteurs du secteur, Marc Ladreit de Lacharrière réclame un assouplissement des règles. "Nous aurions préféré naturellement 22 heures. Mais ce que nous demandons, pour l’instant, c’est quelque chose de relativement simple : que les gens puissent partir du spectacle à 21 heures", a expliqué le milliardaire. "Et vis-à-vis des autorités policières, le contrôle est extrêmement facile, parce que les spectateurs auront les billets."

Et pour avoir gain de cause, Marc Ladreit de Lacharrière compte bien sur Roselyne Bachelot, en qui il semble avoir une grande confiance. "Roselyne Bachelot est une guerrière. Elle a toujours montré une force de conviction très forte, et elle aime défendre de nobles causes, des vraies causes", a-t-il jugé. "Et je fais très confiance à cette guerrière pour arriver au résultat."