La fermeture d'écoles d'art, pas «un objectif» mais «un risque», selon Rachida Dati

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avec AFP / Crédit photo : LUDOVIC MARIN / AFP
Rachida Dati a assuré que la fermeture de certaines écoles d'art en crise n'était pas "un objectif" mais un "risque". La ministre de la Culture avait évoqué cette possibilité lors d'une audition à l'Assemblée nationale. Elle a appelé à une mobilisation de tous les acteurs concernés.

La ministre de la Culture, Rachida Dati, a assuré samedi que la fermeture de certaines écoles d'art en crise, évoquée cette semaine lors d'une audition à l'Assemblée nationale, n'était pas "un objectif" mais un "risque" et appelé à une mobilisation de tous les acteurs concernés. "J'ai évoqué la fermeture d'écoles d'art territoriales non comme un objectif mais comme un risque si l'ensemble des partenaires ne se mobilisent pas", a déclaré dans un communiqué la ministre. "Je ne veux répondre à la crise (...) ni par une stratégie générique qui méconnaitrait le détail des situations, ni par des réponses uniquement d'urgence qui ne règleraient pas les questions de fond", a-t-elle ajouté.

 

Devant les députés, Rachida Dati avait évoqué les 99 écoles d'enseignement supérieur culturel publiques, notamment "certaines de ces écoles d'art, en particulier pour les écoles territoriales, qui sont en situation de crise, malgré l'engagement confirmé de l'État". "Il faut cesser avec la politique des bouts de ficelle" qui ne "résout aucun problème de fond", avait-elle souligné, invoquant "de l'argent public très mal dépensé" et plaidant pour "des écoles performantes, avec les mêmes chances de réussite, et la même ouverture à tous". "S'il faut fermer certaines écoles" n'ayant plus "les moyens d'offrir un cadre de qualité, peut-être que ça peut être le cas", avait-elle poursuivi, s'en remettant aux "instances d'évaluation" dédiées.

"Utilité sociale avérée"

Fondées "par les villes où elles sont ancrées", les écoles d'art territoriales ont toujours bénéficié du soutien du ministère, qui "a augmenté de 14% ces dix dernières années", a fait valoir Rachida Dati samedi. "Elles sont au cœur de ma réflexion pour l'avenir", a-t-elle ajouté, vantant leur "utilité sociale avérée". "C'est ensemble que nous pourrons pérenniser et renforcer" leur "rôle clé" pour "un service public de l'enseignement culturel supérieur", a estimé Rachida Dati.

Sa prédécesseure, Rima Abdul Malak, avait accordé en mars 2023 une aide d'urgence aux 33 écoles supérieures d'art territoriales, qui accueillent quelque 8.400 étudiants, et lancé une mission sur leurs "défis structurels". Cette dernière avait souligné en octobre les "marges de manœuvre inexistantes" pour des établissements aux budgets réduits à leur minimum. Parmi les 43 écoles supérieures d'art plastiques en France, 10 sont des écoles nationales sous tutelle du ministère de la Culture, et 33 des écoles territoriales.