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Louise Sallé / Crédits photo : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
Verdi, Bizet, Molière, Corneille... Ces noms n'évoquent pas grand-chose pour de nombreux jeunes. Cette semaine, la ministre de la Culture Rachida Dati s'est inquiétée du manque de connaissances des collégiens et des lycéens en art. L'histoire de l'art reste un parent pauvre de l'Éducation nationale.

"L’histoire de l’art doit retrouver une place importante au collège et au lycée". Un vœu pieu ? C’est ce qu’avait déclaré Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse en janvier. Rachida Dati, ministre de la Culture, s’est également inquiétée du manque de connaissances artistiques des élèves cette semaine. Elle veut inciter les élèves à aller au théâtre et à l’opéra. La ministre est d’ailleurs aux côtés de Nicole Belloubet ce mercredi à l’Académie française depuis 9h30, pour récompenser les productions artistiques d’élèves autour du sport.

Un enseignement aléatoire de l'histoire de l'art

"Un exemple qui m'a beaucoup frappé, c'est le fait qu'aucun élève ne reconnaisse le tableau de David représentant Napoléon en caracolant sur son cheval", lance Sara Fernandez qui enseigne le français en Première en Seine-Saint-Denis. Autre choc, lorsqu’elle demande à ses élèves quel est le poster affiché dans sa classe : "Il y a une reproduction des Nymphéas de Monet. Les élèves ont trouvé ce tableau magnifique parce qu'ils le voyaient aussi pour la première fois. C'est en effet assez surprenant."

La faute, selon elle, à un enseignement aléatoire de l’histoire de l’art, par petites touches en français, histoire-géo, arts plastiques. Et au bac, les dissertations manquent d’exemples artistiques. "Dans la plupart des copies, il y a une assez grande pauvreté en matière de connaissance de l'histoire de l'art. Toute une partie de l'histoire de l'art fait référence à l'histoire des religions et les élèves ne savent quasiment plus rien là-dessus. En cours de philosophie, pour nous, c'est très précieux de prendre du temps pour essayer de réfléchir sur les œuvres", explique Stéphane Floccari, professeur de philosophie dans le Val-de-Marne.

Améliorer la culture artistique des élèves ne passe donc pas seulement par quelques pièces de théâtres ou concerts d’opéra, il faut de vrais cours dédiés. Pour l'instant, il n'y a rien à attendre de ce côté, le Conseil supérieur des programmes n’a pas été saisi.