Christophe Alévêque 2:48
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Céline Brégand , modifié à
Christophe Alévêque lance un nouveau spectacle mercredi sur YouTube, également diffusé le 29 mai sur France 3. Cette revue de presse, intitulée "19 mars-19 mai, le trou noir", a été tournée au théâtre du Rond Point, où il joue d'habitude, mais devant une salle vide. Un pari fou que l'humoriste a raconté dans "Culture Médias". 
INTERVIEW

Christophe Alévêque a l'habitude de jouer sa "Revue de presse" au théâtre du Rond Point. Crise sanitaire oblige, il ne peut plus le faire. Alors l'humoriste a fait un pari fou : jouer un spectacle dans ce même théâtre mais devant une salle vide. "19 mars-19 mai, le trou noir", tourné mardi, est diffusé sur YouTube à partir de mercredi et le 29 mai à minuit sur France 3. Invité de "Culture Médias" mercredi, Christophe Alévêque se confie sur l'étrangeté de cette expérience. 

"C'est une expérience que je ne referai plus jamais !"

Si l'humoriste a choisi de se filmer et de diffuser ce spectacle, c'est avant tout pour une raison "très égoïste", comme il le reconnait lui-même. "C'était pour me faire du bien parce que cette période m'a mis extrêmement en colère, donc j'avais besoin de lâcher", explique-t-il. "Et puis on vit dans un monde absurde, donc j'ai poussé l'absurdité jusqu'au bout. C'est un moyen aussi de faire coucou et de dire qu'on est là. Parce que nous, la famille du théâtre, on se sent un peu abandonné", souligne Christophe Alévêque. 

Jouer un spectacle sans spectateurs, c'est aussi jouer un spectacle en silence, sans rires du public, donc sans savoir si les blagues fonctionnent ou non. "Je me suis vraiment jeté dans le vide. D'ailleurs je pense que c'est une expérience que je ne referai plus jamais !", confie l'humoriste. "Je n'ai jamais eu aussi peur."

Heureusement, il pouvait compter sur Jean-Michel Ribes, acteur et directeur du théâtre du Rond Point, installé dans un coin dans la salle, à qui il avait dit de l'arrêter s'il sentait "la catastrophe". "Ce qui était très bizarre, c'est que j'avais la sensation en fermant les yeux, de temps en temps, d'entendre le public", s'étonne Christophe Alévêque. "Mais ce silence, quand je suis rentré, ça m'a pris. Il y avait beaucoup d'émotions. Entre la théorie et la pratique, comme dirait le gouvernement, il y a un monde", ajoute-t-il.

"La colère est montée"

L'inspiration pour cette revue de presse lui est venue pendant le confinement. "La colère est montée. Ce qui m'a le plus marqué, c'est qu'on s'est arrêté de penser. Tout d'un coup, on a eu le cerveau dans le formol. Aucune remise en question, aucune réflexion. On est confinés. Bien mon colonel ! Et basta." Il évoque également le fait que le coronavirus occupait toute l'actualité, comme si la planète s'était arrêtée de tourner.

Pendant le confinement, Christophe Alévêque en a aussi profité pour se lancer dans l'écriture de son prochain spectacle et pour finir l'écriture de son roman, qu'il décrit comme "une sorte de conte pour adultes qui part d'une situation très dramatique pour aller vers une renaissance".