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Tiffany Fillon
Actuellement à l'affiche d'un film et d'une pièce de théâtre, l'actrice Isabelle Carré a affirmé, mercredi, au micro d'Anne Roumanoff, ne pas apprécier jouer des rôles trop transgressifs, comme un personnage "antisémite" ou "qui a tué ses enfants". À l'inverse d'autres grands acteurs, elle admet préférer les rôles proches de sa personnalité car ils lui permettent d'être plus en phase avec ses personnages. 
INTERVIEW

Au casting du film Un vrai bonhomme de Benjamin Parent, qui sort mercredi 8 janvier, et de la pièce Détails au Théâtre du Rond-Point à Paris, l'actrice Isabelle Carré a expliqué, au micro d'Anne Roumanoff, qu'elle devait se sentir personnellement proche de ses personnages pour pouvoir les incarner. 

À plusieurs reprises, Isabelle Carré a, par exemple, refusé de jouer certains rôles transgressifs. "On m'a proposé deux ou trois fois de jouer une mère infanticide", affirme-t-elle, en ajoutant qu'elle a, à chaque fois, décliné ces propositions. "J'ai le sentiment qu'il faut que j'aie un peu de sympathie. Jouer quelqu'un de raciste pendant deux mois, voire plus au théâtre, je n'y arriverais pas", au même titre que "quelqu'un d'antisémite ou qui a tué ses enfants".

"On n'est pas un mais mille"

Pourtant, Isabelle Carré a déjà incarné des personnages subversifs, comme dans le film Anna M. de Michel Spinosa dans lequel elle jouait une érotomane, une femme obsédée par l'idée d'être aimée au point de perdre pied. En se souvenant de cette expérience, elle admet qu'"il peut être intéressant de jouer des méchantes".

"Je pense que l'on n'est pas un mais mille. Donc il faut aller chercher ces mille qui sont en soi, tout au fond. C'est peut-être un peu loin mais c'est passionnant", explique l'actrice. Isabelle Carré considère que "s'autoriser sur scène ce que l'on ne s'autorise pas dans la vie" fait partie de l'essence du théâtre, basé sur la "catharsis", qui aide à s'identifier à un personnage rebutant, tout en provoquant une certaine fascination pour lui. Une catharsis dont elle a déjà mesuré les effets sur les personnes qu'elle rencontrait. "Quand je faisais la promotion du film, les journalistes ne voulaient plus m'embrasser et me serrer la main", se souvient-elle.  

Un besoin de réalisme

Qu'elle incarne des personnages au comportement rebutant ou non, Isabelle Carré s'impose, pour se sentir plus en phase avec ses personnages, une tâche assez fastidieuse lorsqu'elle décroche un rôle. "Je réécris tout à la main pour me donner l'impression que c'est moi qui l'ait écrit", explique-t-elle. "Ce qui m'intéresse dans le fait de jouer, c'est d'être dans une fiction mais d'y mettre le plus de réalisme possible pour que les gens se disent : 'Elle a dû le vivre parce que cela a l'air vrai'."