Isabelle Carré 1:32
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Alexis Patri , modifié à
Au micro d'Isabelle Morizet dans l'émission "Il n'y a pas qu'une vie dans la vie" samedi, l'écrivain et comédienne Isabelle Carré revient sur son parcours personnel et professionnel. Et notamment sur son émancipation à l'âge de 15 ans, accordée par ses parents à sa demande. Un épisode marquant qui ne lui a pas amené la liberté imaginée.
INTERVIEW

Beaucoup d'adolescents en ont fait un jour la requête. Sérieusement ou non. Peu l'ont obtenue. Isabelle Carré fait partie des ces rares-là. L'année de ces 15 ans, la future comédienne demande à être émancipée et à vivre seule. Ses parents la lui accordent. Mais l'expérience se révélera moins libératrice qu'elle ne l'avait espéré, comme elle l'explique samedi sur Europe 1, à l'occasion de son invitation dans l'émission d'Isabelle Morizet Il n'y a pas qu'une vie dans la vie.

Dans son roman Les Rêveurs, sorti en 2018, Isabelle Carré écrit : "Soudain, à l'âge de 15 ans, j'étais employée à être le gardien de moi-même." Une affirmation qu'elle renouvelle aujourd'hui. "J'avais peur la nuit, toute seule", se souvient-elle. "C'était trop tôt. Je n'étais pas prête, donc je me levais pour aller regarder s'il n'y avait personne derrière la porte."

Un "paradoxe Isabelle Carré"

"En réalité, de quoi je rêvais et dont j'avais peur en même temps ? C'était qu'il y ait quelqu'un derrière la porte", indique-t-elle pour dire à la fois sa crainte qu'un inconnu ne la guette et son désir qu'un proche vienne la chercher pour la ramener au domicile familial. "J'étais devenue une espèce de sentinelle de moi-même !", s'amuse-t-elle aujourd'hui.

Pourquoi ses parents ont-ils accepté une telle demande de la part de leur adolescente ? L'imaginaient-ils plus forte qu'elle ne l'était ? "Forte, je devais l'être sans doute. Les gens me décrivent souvent comme un mélange de force et de fragilité", confie Isabelle Carré. Ce que confirme immédiatement Bernard Campan, venu avec elle présenter la pièce de théâtre La dégustation où tous deux se donnent la réplique : "C'est le paradoxe Isabelle, vulnérabilité et force en même temps."