À 14 ans, Isabelle Carré a fait une tentative de suicide. 2:06
  • Copié
Ugo Pascolo
Invitée d'"Il n'y a pas qu'une vie dans la vie" ce samedi sur Europe 1, l'actrice Isabelle Carré est revenue sur sa tentative de suicide à l'âge de 14 ans, et son passage dans une unité psychiatrique. Elle se confie également sur le film qui va la convaincre de devenir actrice. 
INTERVIEW

C'est un événement sombre qui marqua le début d'une nouvelle vie. À l'âge de 14 ans, Isabelle Carré a tenté de mettre fin à ses jours, avant de se retrouver dans un service psychiatrique. C'est là qu'elle a découvert sa voie, devant un film avec Romy Schneider, avant de devenir quelques années plus tard l'actrice oscarisée connue de tous. Invité d'Il n'y a pas qu'une vie dans la vie ce samedi sur Europe 1, elle accepte de revenir sur ce passage de sa vie. 

Un double chagrin d'amour

"La raison la plus déterminante pour tenter de m'effacer de la vie, a été un chagrin d'amour", confie Isabelle Carré. Une peine de cœur qui est en réalité double. La première concerne la danse classique : "Je me rêvais danseuse, mais je n'étais pas douée. Donc je peinais au dernier rang avec des professeurs très sévères. Ce renoncement à la danse classique, qui était vraiment une passion, a été mon premier chagrin d'amour. Et le deuxième, c'était un garçon. Je me suis rendu compte, qu'il sortait avec moi à cause d'un pari et pas du tout parce qu'il m'aimait."

Deux peines de cœur importantes auxquels il faut ajouter "des bouleversements familiaux", ont conduit Isabelle Carré à se sentir un "moment donné un peu dans le vide", explique-t-elle. 

La révélation grâce à Romy Schneider

L'actrice est ensuite placée dans le service psychiatrique de l'hôpital Necker-Enfants malades, un "endroit assez sombre" dans laquelle elle vit un rayon de lumière poindre à l'horizon. "J'ai vu pour la première fois, dans une toute petite télé d'un des patients, Romy Schneider dans le film Une femme à sa fenêtre. Elle avait une réplique qui disait 'préférer les risques de la vie aux fausses certitudes de la mort'". Une phrase qu'Isabelle Carré a tout de suite recopié dans un carnet qui deviendra au fil du temps le recueil de ses "phrases bijoux".

Et c'est en rejouant ces différentes phrases sans cesse, qu'elle a été sauvée par "les mots". "L'art est beaucoup plus qu'une façon de se distraire", glisse-t-elle au micro d'Europe 1. "J'ai voulu rejouer ces phrases, mais comment ? En m'inscrivant dans un cours de théâtre."

Quelques années plus tard, en 1992, elle décrochera son premier grand rôle dans le long-métrage Beau fixe et sera nommée dans la catégorie meilleur espoir féminin des César. Un prélude à sa consécration, 11 ans plus tard, en 2003, au César de la meilleure actrice qu'elle reçoit pour son rôle dans le film Se souvenir des belles choses.