Isabelle Carré 3:15
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Céline Brégand , modifié à
Dans "De Gaulle", en salles le 4 mars, Isabelle Carré interprète le rôle d'Yvonne de Gaulle, la femme de l'ancien président français. Elle joue aux côtés de Clémence, 11 ans, qui incarne Anne de Gaulle, l'enfant du couple atteinte de trisomie 21 et confie au micro de Philippe Vandel vendredi son émotion à travailler avec une jeune actrice trisomique.
INTERVIEW

Isabelle Carré joue Yvonne de Gaulle, la femme de l'homme de l'appel du 18 juin interprété par Lambert Wilson, dans De Gaulle de Gabriel Le Bomin, en salles le 4 mars. Le couple a eu trois enfants dont Anne, atteinte de trisomie 21 et décédée en 1948 à l'âge de 20 ans. Pour interpréter Anne, l'équipe du film a choisi Clémence, une jeune actrice de 11 ans atteinte, elle aussi, de trisomie 21. "On lui doit toutes ces scènes tellement justes et émouvantes du film", confie Isabelle Carré dans "Culture Médias" vendredi. 

"C'est vraiment un privilège de ce métier"

"Pour être sincère, c'était vraiment cette partie là qui m'excitait le plus dans ce tournage. C'est vraiment un privilège de ce métier que de découvrir des mondes auxquelles on pourrait certes avoir accès mais pas de cette façon là, pas d'une façon aussi profonde, et aussi liée aux sentiments, aux émotions", souligne l'actrice.

Le film s'intéresse à une petite partie de la vie du général et commence en mai 1940. Il dépeint des moments intimes de la vie du couple de Gaulle et s'intéresse aussi à leur fille Anne. Isabelle Carré se souvient que toutes les scènes n'étaient pas forcément faciles à tourner pour la petite Clémence. Comme cette scène dans la cale d'un bateau avec "toute la fumée, les figurants en costumes, certains ensanglantés... C'était très impressionnant pour Clémence. Il fallait donc la rassurer", explique l'actrice aux 70 films à son actif.

Elle raconte que Clémence "ne pouvait pas apprendre de texte, ni faire vraiment d'improvisation". "À chaque fois, c'était l'inconnu, on se jetait dans les scènes en ne sachant pas comment elle allait réagir, comment ça allait se passer", se remémore Isabelle Carré.

"On doit à Clémence une grande vérité du film"

L'actrice césarisée a donc dû remettre la jeune actrice trisomique "sur les rails du scénario" quand elle le pouvait. "Parfois, elle avait envie de rester là où la caméra avait prévu de filmer et parfois, pas du tout", se souvient-elle avec bienveillance. Clémence n'avait pas de coach sur le tournage, c'est donc sa mère qui a aidé l'équipe du film. "Elle lui avait un peu raconté le scénario et Clémence savait qu'elle avait une scène où elle devait répéter 'Non, non, non'. Et elle voulait vraiment jouer cette scène, ça l'amusait beaucoup d'être en opposition. Et pendant plusieurs jours on y a eu droit alors que ce n'était pas le bon jour", raconte Isabelle Carré.

"En fait les enfants trisomiques ont cette qualité émouvante et belle qui est qu'ils ne savent pas mentir. Ils sont dans le présent. Le temps est compliqué pour eux. Souvent elle demandait 'et après ?'. C'était une façon de se rassurer et de se sentir cadrée", se souvient-elle. Au-delà des difficultés Isabelle Carré estime que l'on doit à Clémence "une grande vérité du film".