isabelle carré 1:44
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L’actrice oscarisée en 2003 était invitée dans "L'Équipée sauvage" sur Europe 1 vendredi. Elle a présenté son rôle dans le film "L’Esprit de famille", en salles la semaine prochaine. Et s'est confiée sur ses difficultés à incarner des personnages auxquels elle ne parvient pas à s'identifier.
INTERVIEW

À l’affiche du film comique L’Esprit de famille d’Éric Besnard, en salles dès la semaine prochaine, l’actrice Isabelle Carré était invitée sur Europe 1 vendredi. Dans "L'Equipée sauvage", elle a parlé de ce rôle d'épouse d’un homme endeuillé et hanté par le fantôme de son père (Guillaume de Tonquédec). La comédienne, qui a remporté en 2003 le César de la meilleure actrice pour Se souvenir des belles choses, a affirmé être incapable de "tout jouer".

 

"J’ai besoin de m’identifier un petit peu, d’avoir un minimum d’empathie", a-t-elle confié. "Je ne peux pas jouer un personnage foncièrement antisémite, raciste ou infanticide. J’ai besoin d’avoir un petit lien."

"On apprend à prendre de la distance avec le métier mais on n’est pas si étanche que ça"

Si elle a déjà incarné des personnages subversifs comme dans le film Anna M. de Michel Spinosa, où elle joue une érotomane obsédée par l’idée d’être aimée, Isabelle Carré admet avoir déjà décliné au moins deux fois de jouer une infanticide. "Je n’ai pas pu, même si on ne voyait rien dans le film", reconnaît l’actrice. "Vous lisez le scénario, vous en rêvez la nuit, vous enchaînez ensuite sur plusieurs mois de tournage… Il faut vivre avec ça !"

"On apprend à prendre de la distance avec le métier mais on n’est pas si étanche que ça", avertit-elle, encore marquée par une anecdote rapportée de la vie du célèbre acteur français Patrick Dewaere. "Un jour Patrick Dewaere rentre chez lui, il est complètement déprimé et sa femme lui demande ce qu’il se passe. Il répond : ‘Aujourd’hui j’ai tué quelqu’un. J’ai vu que j’en étais capable.’"