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«Il y a un consensus de gauche dans le service public», dénonce l’ancien patron de France Inter Philippe Val

Marina Sgard - Mis à jour le . 2 min
Philippe Val appelle à une vigilance accrue dans l’exercice du métier de journaliste.
Philippe Val appelle à une vigilance accrue dans l’exercice du métier de journaliste. © Europe 1

Invité sur Europe 1, l’ancien patron de France Inter, Philippe Val, réagit à la polémique autour de Patrick Cohen et Thomas Legrand. Il dénonce un déséquilibre idéologique au sein du service public qui affecte, selon lui, la crédibilité du journalisme.

Une affaire fait grand bruit depuis ce week-end. Invité ce matin de l’émission Culture Médias sur Europe 1, l’ancien directeur de France Inter, Philippe Val, est venu réagir à cette séquence qui secoue l’audiovisuel public. Sans détour, il y dénonce un "consensus de gauche" bien installé dans les rédactions, et une dérive qui, selon lui, met en péril la confiance dans les médias publics. Une vidéo devenue virale montre les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand, figures du service public, en pleine discussion stratégique avec deux cadres du Parti socialiste. Dans cet échange informel, capté à leur insu, on entend notamment Thomas Legrand déclarer : "On fait ce qu’il faut pour Dati". Au cœur de la polémique, les deux journalistes auraient cherché à nuire à la campagne de Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture, en faveur de la gauche.

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"Cette vidéo nous le rappelle brutalement. Il y a un consensus de gauche dans le service public", a-t-il exprimé au micro d’Europe 1. L’ancien patron de France Inter ne cache pas son amertume. "J’ai essayé, autant qu’il est possible, de me battre, comme beaucoup de directeurs l'ont fait, avec honnêteté, contre cette pente très forte qu’il y a dans le service public. Ce n’est pas normal qu’il soit naturel pour des journalistes, payés par l’argent public, d’être alignés sur une certaine gauche, alors que tous les Français ne sont pas de cette gauche-là", a-t-il déclaré. 

"Je l’aurais gardé à l’antenne"

Interrogé sur le cas spécifique de Thomas Legrand, Philippe Val se veut nuancé. "Je crois que je l’aurais laissé à l’antenne, tout en l’engueulant. En lui disant : tu vois, ce n’est pas ton boulot. Il y a quelque chose de très gênant là-dedans", a expliqué Philippe Val. Il appelle à une vigilance accrue dans l’exercice du métier de journaliste, insistant sur le rôle central qu’ils occupent dans la démocratie. "Là où les journalistes ne font plus leur travail, ce sont des pays totalitaires. On devrait se poser des questions", poursuit-il. 

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Au-delà du simple cas Patrick Cohen et Thomas Legrand, Philippe Val dresse un constat plus large d’une crise de confiance profonde qui touche l’ensemble des corps politiques comme médiatiques. "Les hommes politiques traversent une crise de confiance monstrueuse, mais les journalistes aussi. Et c’est extrêmement grave. C’est une profession indispensable à la démocratie, qui souffre d’un manque de crédibilité gravissime", pointe-t-il. 

Pour lui, l’affaire révèle une urgence, celle de restaurer une forme d’exemplarité, notamment dans le service public. "Le service public devrait être un modèle de pluralisme et d’indépendance. Il n’est pas normal que cette teinture de gauche vienne décrédibiliser l’ensemble", exprime Philippe Val dans l’émission.