Duras, Salinger… Comment Nicolas Sirkis et Indochine ont été influencés par la littérature

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Nicolas Sirkis est l’invité de Michel Denisot, samedi matin sur Europe 1. Le chanteur et leader d’Indochine s’est confié sur sa passion pour la littérature et comment elle l’a inspirée, au point de nommer son groupe en hommage à Marguerite Duras. 
INTERVIEW

Nicolas Sirkis est un passionné de littérature. Le chanteur et leader d’Indochine s’est confié sur les multiples auteurs qui l’ont influencé, samedi matin au micro de Michel Denisot sur Europe 1. De Salinger à Mallarmé en passant par Rimbaud, ses lectures ont inspiré bon nombre de ses œuvres. Le nom du groupe aux 40 ans de carrière est même un hommage à Marguerite Duras, à qui il voue une véritable passion. 

Indochine, un nom en hommage à Marguerite Duras 

En 1981, Nicolas Sirkis et Dominique Nicolas, qui a définitivement quitté le groupe en 1994, fondent Indochine. Un nom en hommage à Marguerite Duras, née dans l’ancienne colonie française et dont plusieurs œuvres célèbres s’y déroulent. "Elle m'a guidé dans mes premières lectures. Quand j'ai voulu trouver un nom pour le groupe, je trouvais que c'était bien. Ca a été vachement mal pris à l’époque, personne n'avait fait la liaison avec Marguerite Duras. Maintenant on le dit, on le redit et on le surdit", assure Nicolas Sirkis. 

Trois nuits par semaine, inspiré par L’Amant 

Le célèbre tube du groupe, Trois nuits par semaine, est lui directement inspiré de L’Amant, récit de l’enfance et de l’adolescence de Marguerite Duras récompensé du prix Goncourt en 1984. "La description dans Trois nuits par semaine est sur le premier rapport charnel entre un garçon et une fille dans la chambre au bord du fleuve. Il y a des préliminaires, il y a la chambre au pied du fleuve : c'était une chambre à Saïgon, je crois. Ce sont ce genre de petits détails, rien que quelques mots, qui me permettent de partir dans l'imaginaire", raconte le chanteur d’Indochine, qui voue une véritable passion pour l’autrice. 

"Je trouve que chaque phrase, chaque mot est une sorte de petite mélodie. C'est très musical, Marguerite Duras. C'est-à-dire que pour décrire une porte, elle va en faire des tonnes. Comme on rajoute beaucoup de notes, nous aussi c'est un peu pareil. Marguerite Duras c'était beaucoup mieux que la drogue, on était en contemplation devant ses mots, ses histoires", poursuit-il. "La décadence d'un empire français m'intéressait beaucoup : s'imaginer ces vieux colonialistes qui buvaient de l'alcool alors que tout s'écroulait autour d'eux, comme sur le Titanic, c'est assez fascinant. Son écriture, sa rapport à la sensualité, au sexe. C'est comme une sieste où on ne dort pas : on est serein, on lit. C'est très, très agréable à lire."

Le "choc" J. D. Salinger 

Nicolas Sirkis a également vécu un "choc" à la lecture de J. D. Salinger, l’auteur de L’Attrape-cœurs, roman devenu culte pour des générations d’adolescents. "J’ai aussi lu Rimbaud, Mallarmé et Lautréamont, mais Salinger a été un choc. Il a été comme Marguerite Duras, c'est-à-dire qu'il mettait des mots et il écrivait les choses qu'on avait envie de lire, qu'on avait envie de comprendre et des choses qu'on avait envie d'écrire, mais que lui écrivait avant nous", admire le chanteur d’Indochine. 

Sa passion pour Sylvia Plath, une poétesse américaine 

Nicolas Sirkis a également confié son admiration pour Sylvia Plath, une poétesse américaine qui a vécu en Irlande et qui est morte à seulement 30 ans en 1962. "C'est une poétesse très surréaliste, très déprimée, mais d'une richesse incroyable dans la littérature. Elle s'est suicidée jeune. Un ange à ma table, le film de Jane Campion, raconte un petit peu cette histoire-là, de quelqu'un qui s'investit dans son écriture jusqu'à en devenir fou. A un moment donné, la passion rentre par tous les pores de la peau et on a du mal à s'en sortir", raconte le leader d’Indochine, qui recommande la lecture d’Ariel, le dernier recueil de poésie de l’autrice.