Dragon Ball 4:11
  • Copié
, modifié à
En novembre 1984, Akira Toriyama publiait le premier chapitre de "Dragon Ball". Reçu correctement à ses débuts, le manga est ensuite devenu culte pour plusieurs générations, notamment grâce au dessin animé diffusé en France dans le Club Dorothée. Et aujourd'hui encore, "Dragon Ball" est toujours aussi populaire.

"Dragon Baaaaall, la quête finaleee des sept boules de cristal venues des étoiles…" Si, à la lecture de ces mots, vous vous êtes mis à chanter, c'est que vous avez grandi avec Dragon Ball. Le générique du Club Dorothée, chanté par Ariane, décédée début septembre, a bercé plusieurs générations d'enfants et d'adolescents. Et pour cause : Dragon Ball commence à dater. Le manga d'Akira Toriyama a fête cette semaine ses 35 ans ! Pourtant, l'oeuvre du génial mangaka n'a pas pris une ride. Mieux encore, elle est toujours aussi populaire auprès des jeunes (et des moins jeunes).

Des débuts poussifs avant le succès planétaire

C'était le 20 novembre 1984. Le magazine Weekly Shōnen Jump, le plus populaire des hebdomadaires de mangas au Japon, publie le premier chapitre de Dragon Ball, écrit et dessiné par Akira Toriyama, déjà auteur d'un joli succès avec Dr. Slump (au Japon, les mangas paraissent d'abord en chapitre avant d'être regroupés dans des volumes reliés, seul format disponible en France, ndlr). Un premier chapitre dans lequel on découvrait Sangoku, un gamin avec une queue de singe et des cheveux en pétard, lancé avec son amie Bulma à la recherche des sept boules de cristal qui, une fois réunies, font apparaître le dragon Shenron qui exauce un vœu.

"Le premier chapitre promet une histoire d’aventure intéressante mais assez légère, il ne se passe pas grand-chose de dramatique. C’est presque guilleret !", se souvient Hiroki Gotô, rédacteur en chef du Weekly Shōnen Jump à l'époque, interrogé par Europe 1 à l'occasion de la Japan Expo. Un ton comique qui ne plaît d'ailleurs pas plus que ça aux lecteurs. Akira Toriyama effectue donc quelques retouches, étoffe la personnalité de Sangoku et surtout, le fait participer à un tournoi d'arts martiaux rempli de combattants hauts aux en couleurs.

Dès lors, Dragon Ball ne cessera d'évoluer au fil des 42 tomes et onze années de publication. Sangoku devient même adulte à la moitié de la série, faisaint tendre le manga vers un enchaînement de combats épiques. "Je n’avais pas idée à quel point la série allait se transformer par la suite, ce fut une surprise d’année en année", abonde Hiroki Gotô. En bon guerrier de l'espace, le héros développe des pouvoirs extraordinaires : force surhumaine, téléportation et surtout, le Kaméhaméha, un rayon d'énergie envoyé des deux mains que tous les enfants fans de Dragon Ball ont essayé de reproduire au moins une fois.

Chaque génération a eu "son" Dragon Ball

Dragon Ball débarque réellement en France en 1988, dans la vague d'animés japonais diffusés dans le Club Dorothée, avec le générique culte interprété par Ariane. Les jeunes spectateurs découvraient alors le shōnen, un genre de manga destiné aux garçons, mélangeant combats titanesques, dépassement de soi, amitié virile et importance de la famille. Car si Sangoku vient à bout de terribles adversaires tels que Freezer, Cell et Buu, c'est grâce à ses amis et à sa famille : son fils Sangohan, son rival Vegeta et son fils Trunks, son ami taciturne Piccolo, les humains Yamcha et Tenshinan, etc.

La recette, imitée par la suite par tous les auteurs de shōnen, fait des miracles et Dragon Ball devient en très peu de temps un phénomène planétaire. Résultat, il s'est vendu plus de 250 millions d'exemplaires du manga dans le monde en 35 ans ! À cela s'ajoute les six séries d'animation (dont Dragon Ball Z, la plus connue), une vingtaine de films et quelques 70 jeux vidéo. Chaque génération a donc eu "son" Dragon Ball. Une tradition et un héritage qui se perpétuent encore aujourd'hui avec Dragon Ball Super, suite de Dragon Ball Z approuvée par Akira Toriyama.

Une référence de la culture populaire

La longévité de Dragon Ball et son ancrage très fort dans la culture populaire ont semé des graines. Aujourd’hui, footballeurs, acteurs et artistes revendiquent fièrement l’héritage de Dragon Ball. C’est particulièrement le cas dans le rap. Depuis des années, les rappeurs font appel à Dragon Ball pour colorer leurs textes et distiller des punchlines ultra référencées. En 1996, sur Est-ce que ça le fait ?, titre de l'album Première consultation, Doc Gyneco se comparait ainsi à Vegeta avec son "cœur de glace". Plus récemment, Nekfeu n'hésitait pas à rappeler les failles de Sangoku et de son "cœur souffrant" dans Nekketsu.

Et la folie Dragon Ball est loin d'être finie. Les jeunes générations d'aujourd'hui continuent d'être mordues de super guerriers. Ainsi, le manga le plus vendu de 2018 était le tome 3 de Dragon Ball Super, adaptation papier de la série d'animation, avec plus de 100.000 exemplaires vendus ! Et le tome 4 est sur la troisième marche du podium, avec plus de 80.000 unités écoulées. Même engouement au cinéma : Dragon Ball Super : Broly, le dernier film de la saga, sorti en mars dernier, a attiré plus de 500.000 spectateurs en salles. Et, cerise sur le gâteau, un nouveau jeu vidéo, Dragon Ball Z : Kakarot est attendu début 2020. La quête des boules de cristal est éternelle.