Les cinémas sont désormais fermés depuis près de deux mois (photo d'illustration). 1:46
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Mathieu Charrier, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Emmanuel Macron a promis des annonces pour le secteur de la culture mercredi, à quelques jours d'un déconfinement qui ne devrait pas, dans un premier temps, concerner les salles de cinéma. Celles-ci sont actuellement fermées depuis la mi-mars, ce qui n'était jamais arrivé, même pendant la guerre. Mais en coulisses, le secteur commence à préparer la suite. 

Le monde de la culture devrait y voir plus clair mercredi, avec des annonces promises par Emmanuel Macron, à quelques jours du début du déconfinement. Mais en attendant, les salles de cinéma restent fermées, ce qui n'était jamais arrivé, même pendant la guerre. En raison de l'épidémie de coronavirus, tous les tournages sont aussi à l'arrêt... Mais le secteur commence déjà à préparer la suite. 

"On ne va pas manger à la cantine durant le tournage"

Du côté des salles d'abord, on se dit prêt à rouvrir, avec des masques et du gel hydroalcoolique dans les halls, la possibilité d'enlever son masque pendant la projection, un siège de libre entre chaque spectateur... et une désinfection systématique entre chaque séance. 

Mais encore faut-il avoir des films à montrer. Car aujourd'hui, tous les tournages sont arrêtés. Et pour pouvoir reprendre, il faut définir un cadre. "C'est ce dont on a besoin", affirme au micro d'Europe 1 le producteur Dimitri Rassam, qui a du interrompre le tournage d'Envole Moi de Christophe Barratier, porté notamment par Gerard Lanvin.

"On a préventivement commandé des masques, du gel hydroalcoolique, des visières, des gants...", explique-t-il. Et d'ajouter : "On ne va pas manger à la cantine durant le tournage, on va préparer des plateaux repas." Avant la crise, une visite médicale était déjà prévue pour chaque acteur. "Si deux acteurs qui s'embrassent ont été testés non porteurs du Covid, ils ne vont pas le choper !", s'exclame-t-il.

James Bond décalé à l'année prochaine ? 

Les questions du producteur concernent aussi l'aspect économique de la fabrication des films. "Un tournage qu'on relance, il faut plusieurs semaines pour le re-préparer. Il y a un surcoût à cela : à date, c'est environ 200.000 euros. Il me semble naturel que les assurances soient amenées à participer à l'effort et il y a une dimension d'urgence. Sans cela on ne pourra pas reprendre les tournages."

Autre point d'interrogation : au moment de la réouverture des salles, il y aura-t-il de "gros films" pour servir de locomotives et booster la fréquentation ? Ce n'est pas gagné. Certes, Kaamelott d'Alexandre Astier, Mulan de Disney, Bob l'Eponge ou le nouveau Christopher Nolan sont attendus en juillet. Mais ces productions restent sous la menace d'un décalage, en fonction de la situation sanitaire dans le monde entier. Même la sortie du nouveau James Bond prévue pourtant en novembre, pourrait être finalement décalée à l'année prochaine.