Les salles de cinéma sont de nouveau ouvertes mais une stricte distanciation sociale doit être appliquée 1:30
  • Copié
Mathieu Charrier, édité par Ariel Guez , modifié à
Fortement impacté par la crise sanitaire et le confinement, le monde de la culture a besoin d'aides immédiates et importantes, plaide Richard Patry, dirigeant de la Fédération nationale des cinémas français. Reste aussi la question de la distanciation sociale dans les salles de spectacles, qui pèse lourd sur le chiffre d'affaires des établissements. 

Faut-il supprimer la distanciation sociale dans les salles de spectacles et de cinéma et rendre le port du masque obligatoire ? C'est ce à quoi le Premier ministre Jean Castex et la ministre de la Culture Roselyne Bachelot tenteront de répondre, lors du Conseil de défense qui se tient ce mardi à l'Elysée. Le gouvernement, dans le cadre du plan de relance, doit annoncer début septembre toute une série de mesures pour le secteur culturel, qui les attend avec impatience. Car l'urgence est là : si rien n'est fait, "l'industrie complète peut disparaître", alerte au micro d'Europe 1 Richard Patry, dirigeant de la Fédération nationale des cinémas français

"Si les salles ferment en France, c'est l'écroulement complet du système"

Car depuis le début de la crise, les salles de cinéma ont perdu près de 500 millions d'euros de chiffre d'affaires. Depuis la réouverture des cinémas le 22 juin, c'est en moyenne un million de spectateurs qui se déplacent chaque semaine dans les salles... soit quatre fois moins qu'avant la crise sanitaire. Ainsi, Richard Patry plaide sur Europe 1 pour que l'État annonce des aides massives rapides, faute de quoi c'est tout le secteur qui pourrait s'effondrer.

"Il n'y a pas une seule salle en France qui gagne de l'argent : cette situation ne peut pas durer éternellement", rappelle le patron de la FNCF. "Si les salles ferment en France, c'est l'écroulement complet du système. Ça veut dire plus de films français et au final, ça veut dire que l'industrie complète disparaît", prévient-il, soulignant que le cinéma représente aujourd'hui près de 1% du PIB et plus de 300.000 emplois. "Il faut qu'il y ait un redémarrage, mais il faut aussi une aide : il faut que le CNC ait de l'argent", demande Richard Patry, qui estime les besoins "à hauteur de plusieurs centaines de millions d'euros".

"Les trains sont bondés, les avions sont bondés, et il n'y a aucun cluster !"

Jean-Marc Dumontet met lui l'accent sur la distanciation sociale et la jauge limitée dans les salles. "On souhaite cette surpression parce qu'on peut jouer !" lance-t-il au micro d'Europe 1, dénonçant un "message confus" de la part des autorités. "Les trains sont bondés, les avions sont bondés, et il n'y a aucun cluster !" dit le producteur. "Je préfère très largement jouer en perdant de l'argent que de perdre de l'argent sans jouer", affirme-t-il. 

Toutefois, pour le cinéma post-coronavirus, deux motifs d'espoir subsistent. D'abord, la fréquentation est repartie légèrement à la hausse cette dernière semaine. Elle pourrait se renforcer avec l'arrivée demain en salles du premier blockbuster post-confinement : l'incroyable Tenet signé par le talentueux Christopher Nolan, réalisateur notamment de la trilogie Batman et d'Inception.