Comment naît un succès littéraire ?

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Grégoire Duhourcau
Si "Sérotonine", le dernier roman de Michel Houellebecq, a été tiré à 320.000 exemplaires car son succès était attendu, il y a également "des phénomènes que les médias ne voient pas venir", explique Sophie de Closets, directrice des éditions Fayard, au micro de Wendy Bouchard sur Europe 1.
LE TOUR DE LA QUESTION

Lorsque Michel Houellebecq publie un nouveau roman, il n'y a pas de questions à se poser, le succès sera au rendez-vous. C'est la raison pour laquelle son dernier roman, Sérotonine (sorti le 4 janvier) a été tiré à 320.000 exemplaires par son éditeur, Flammarion.

Joël Dicker, "ça a marché très vite, très bien". Un auteur comme Joël Dicker, aujourd'hui âgé de 33 ans, s'est pour sa part révélé grâce à son troisième roman, La vérité sur l'affaire Harry Quebert (Fallois / L'Âge d'Homme), publié en 2012. Le succès de l'ouvrage était toutefois assez attendu, comme l'explique Sophie de Closets, directrice des éditions Fayard, invitée de Wendy Bouchard lundi matin sur Europe 1. "Il y avait un gros bouche-à-oreille, c'était la rentrée littéraire, il a eu un prix, ça a marché très vite, très bien, il y a eu un engouement à l'étranger. Ça s'est installé assez rapidement."

Il existe "des phénomènes que les médias ne voient pas venir". Mais à côté de ces réussites, plus ou moins attendues, il y a aussi "des phénomènes que les médias ne voient pas venir", décrit Sophie de Closets. Elle cite notamment l'exemple d'Aurélie Valognes, qui se situe à la quatrième place des auteurs les plus vendus en France et qui se trouve être la première femme de ce classement : "Elle a commencé par mettre son roman sur internet, qui a ensuite été publiée par Michel Lafon (en 2016, ndlr). Elle a eu un succès en poche avec son premier roman Mémé dans les orties, qui est aujourd'hui à quasiment un million d'exemplaires."

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Aurélie Valognes, un succès grâce à "un bouche-à-oreille inouï". Depuis, elle "a sorti trois autres" romans et "s'est imposée dans le top 4 des auteurs les plus lus en France, un peu sous les radars des médias traditionnels et des prix, par un bouche-à-oreille complètement inouï".

Des succès grâce à "un éclatement des moyens de prescription des livres". "Il y a des rencontres qui se font de manière inattendue entre un auteur, une histoire, un univers et des lecteurs", souligne Sophie de Closets. Cela peut s'expliquer notamment par le fait qu'il y a aujourd'hui "un éclatement des moyens de prescription des livres". "On a évidemment le réseau des libraires, évidemment les médias, mais aussi tout un monde de blogueurs, de réseaux sociaux, de recommandations assez horizontales de livres, d'emballement de lecteurs et de lectrices, qui permettent à des romans de se faire connaître et des auteurs de s'imposer en dehors de certains sentiers battus."