L'exposition "La fabrique de l'œuvre" est à voir à la Bibliothèque nationale de France jusqu'au 22 janvier. 1:40
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Marie Gicquel, édité par Laura Laplaud
Une exposition intitulée "Marcel Proust, la fabrique de l'œuvre" expose pour la première fois des manuscrits de "À la recherche du temps perdu". 350 pièces qui prouvent au visiteur à quel point l'écrivain retravaillait chaque page - 2.400 - de ce monument littéraire. Une exposition à voir à la Bibliothèque nationale de France jusqu'au 22 janvier.

Mort il y a 100 ans, Marcel Proust continue de flamboyer. La Bibliothèque nationale de France expose, pour la première fois, un trésor des manuscrits dans À la Recherche du temps perdu, 350 pièces réunies sous le titre Marcel Proust, la Fabrique de l'œuvre. Une exposition dans laquelle on observe à quel point l'auteur avait le souci du détail.

"Longtemps, je me suis couché de bonne heure…" Le début, légendaire, de À la Recherche du temps perdu de Marcel Proust, n’a pas jailli tel quel de l’esprit de l'auteur, que l'on sait malade. Il écrit allongé dans son lit, les murs de sa chambre tapissés de liège pour insonoriser l'espace. 

"On découvre que cette phrase est venue très tard", explique Antoine Compagnon de l’Académie française, commissaire de l’exposition. "Pendant très longtemps, Proust ne savait pas où il allait mettre cette scène", poursuit-il.

"L'épisode de la madeleine a été écrit 100 fois par Proust"

À travers ces manuscrits annotés, raturés, découpés, recollés par la main de Marcel Proust, on découvre par exemple que la fameuse madeleine était plutôt rassie. "L'épisode de la madeleine a été écrit 100 fois par Proust. C'était du pain rassis, puis c'est devenu une biscotte. Puis enfin, ça devient une madeleine. La madeleine c'est beaucoup plus symbolique, sur la coquille Saint-Jacques, ça nous renvoie à l'Église. Mais tout ça a été élaboré pendant des années", décrit le commissaire de l'exposition.

Une exposition qui vous fera ressentir beaucoup d’émotions en découvrant aussi des dessins, dans un coin de pages, et le mot "fin", concluant une épopée littéraire inépuisable. À voir à la Bibliothèque nationale de France jusqu'au 22 janvier.