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Guillaume Perrodeau
Avec Frédéric Taddeï dans "En balade avec", le chanteur revient sur ses débuts dans l'écriture. Il a sorti deux romans, un en 2018 et un second, qui vient d'être publié.
INTERVIEW

Il y a un an, le chanteur Cali sortait son premier roman : Seuls les enfants savent aimer. Un livre dans lequel il livrait une part de lui-même, relatant notamment la mort de sa mère, des suites d'un cancer. L'artiste était en compagnie de Frédéric Taddéï dimanche, dans En balade avec, alors que vient de sortir son deuxième roman : Cavale ça veut dire s'échapper.

"Au début, c'était 'qui suis-je pour écrire quelque chose ?'" Cali a attendu la cinquantaine pour s'essayer à l'écriture. S'il composait jusqu'ici ses chansons, il n'avait encore jamais franchi le pas de la publication littéraire avant 2018. "Au début, c’était évidemment 'qui suis-je pour écrire quelque chose ?'", se souvient le chanteur, "je suis tellement à genou devant les Hugo, Fante, Bukowski ou encore Salinger". Aujourd'hui, il ne regrette pas d'avoir oser. "Je m’amuse, c’est un plaisir fou d’écrire", confie-t-il au micro d'Europe 1.

"J'ai été un gamin et je suis vieux". Dans Cavale ça veut dire s'échapper, tout comme dans son premier roman, Cali parle de sa mère, morte alors qu'il avait six ans. "Les gens qui sont dans ce livre-là, et ma maman en fait partie, le fait d’écrire sur eux, c'est comme si j'étais avec eux", affirme Cali. "On me demande pourquoi j’écris beaucoup sur l’enfance, l’adolescence... C’est pour revivre tout ça, cela me fait plutôt du bien", souligne-t-il.

Un retour dans le passé bénéfique donc, pour celui qui se définit comme un enfant soudainement devenu vieux. "Le passage à la cinquantaine est très bizarre, je réalise que j’ai raté le milieu : j’ai été un gamin et je suis vieux", constate l'interprète de la chanson C'est quand le bonheur.

L'évidence des "gilets jaunes". Depuis toujours engagé politiquement, Cali garde un œil attentif sur l'actualité. Les "gilets jaunes", le chanteur les observe avec "beaucoup de tendresse". Pour lui, ce mouvement social est une "évidence". "Est-ce qu’on se rend vraiment compte que ce qui se passe actuellement, c’est peut être un Mai-68 multiplié par 1.000 ?", soulève l'artiste. Même si Cali reconnaît des "choses pourries" dans le mouvement (les actes antisémites par exemple), il estime qu'il s'agit là de débordements isolés. "Quand je vois ces gens autour des ronds-points, allumer des feux la nuit, se tenir les coudes, j’aime beaucoup".