Après son discours aux César, Judith Godrèche prévient : «Je continuerai, je ne lâcherai pas»

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avec AFP / Crédits photo : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP , modifié à
L'actrice Judith Godrèche appelle à "agir" dès à présent, après avoir pris la parole publiquement lors de la cérémonie des César. "J'attends de vraies mesures pour que les actrices, acteurs, techniciennes, techniciens, puissent travailler en sécurité", déclare la comédienne, qui a porté plainte contre deux réalisateurs pour des violences sexuelles et physiques.

Au lendemain de sa prise de parole aux César, où elle a dénoncé le "niveau d'impunité, de déni et de privilège" du milieu du cinéma concernant les violences sexuelles, Judith Godrèche appelle samedi à "agir" dès à présent. "J'attends de vraies mesures pour que les actrices, acteurs, techniciennes, techniciens, puissent travailler en sécurité", déclare l'actrice dans un entretien au journal Le Parisien.

"Pour moi, l'étape suivante, c'est de m'entourer de gens et de réfléchir à des solutions concrètes. Je continuerai, je ne lâcherai pas. Même si c'est très douloureux, j'assume le sentiment de 'trahir' en quelque sorte la grande famille du cinéma", poursuit-elle.

"Mon propos, c'était : Et maintenant, agissons !"

Dans une salle comble vendredi soir, l'actrice de 51 ans, qui a été ovationnée, a appelé la "curieuse famille" du cinéma français à "dire tout haut" la réalité des violences sexistes et sexuelles dans ce milieu. "Je parle mais je ne vous entend pas. Où êtes-vous ?", a-t-elle encore dit. Ce discours, personne ne l'avait lu avant qu'elle ne prenne la parole, assure-t-elle au quotidien.

Si elle se dit "très touchée par le fait que les gens se lèvent", seuls les prochains jours diront "si c'est l'expression d'un sentiment commun. (...) Si c'était un geste qui n'est pas ancré dans une conviction et un désir que les choses changent, alors il ne se passera rien." "Je n'ai pas besoin qu'on me couvre de crème chantilly, qu'on me dise qu'on me comprend... Je veux savoir ce qu'on va faire maintenant. Mon propos, c'était : Et maintenant, agissons !", dit-elle encore.

Des plaintes contre deux réalisateurs

À ce jour, "ceux qui m'ont envoyé des messages se comptent sur les doigts de la main", confie-t-elle au Parisien. "Il y a un silence que je vis au jour le jour", poursuit-elle, avant de préciser avoir "longuement discuté" avec Justine Triet, Virginie Efira, Mona Achache ou encore Thomas Cailley.

Judith Godrèche a porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles et physiques qui remonteraient à son adolescence. Elle sera par ailleurs entendue au Sénat jeudi 29 février.