Alain Delon reçoit une Palme d'honneur à Cannes : "C’est un peu un hommage posthume, mais de mon vivant"

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Alain Delon a estimé qu'il devait d'abord la longévité de sa carrière à la fidélité du public. © Valery HACHE / AFP
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avec AFP
L'acteur français, qui n'a jamais été récompensé à Cannes, s’est vu honorer dimanche pour l'ensemble de sa carrière.
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Star de Cannes dimanche, Alain Delon a reçu une Palme d'or d'honneur des mains de sa fille, Anouchka Delon. "Ce soir, pour moi, plus qu’une fin de carrière, je pense que c’est une fin de vie. Ce soir, c’est un peu un hommage posthume, mais de mon vivant", a ironisé l’interprète du Guépard.

L’acteur est notamment revenu sur ses débuts. "Quand j’ai commencé ce métier, on m’a dit […] : 'Ce qui est très difficile, c’est de durer'. J’ai duré. J’ai duré 62 ans", a relevé Alain Delon, la gorge nouée par l’émotion, et encouragé par les applaudissements du public. "Maintenant, je sais que ce qui est très difficile, c’est de partir. Parce que je vais partir, mais je ne partirai pas sans vous le dire et vous remercier", a promis l’acteur.

Récompensé malgré la polémique

Sept fois en compétition à Cannes mais jamais récompensé, l'icône du cinéma français des décennies 1960 et 1970, s’est vu reprocher par des féministes d'être "raciste, homophobe et misogyne", selon les termes de l'association américaine Women and Hollywood, s'appuyant sur des propos qu'il a tenus par le passé. Une pétition, qui a recueilli plus de 25.000 signatures, a demandé au Festival de "ne pas l'honorer". "Pas d'honneur pour les agresseurs", a également réagi le collectif français Osez le féminisme. "#MeToo ne nous a donc rien appris ? Nous exigeons que le Festival de Cannes refuse d'honorer un agresseur misogyne".

Dans une salle comble, en présence notamment du ministre de Culture Franck Riester, du président du Festival Pierre Lescure et de son délégué général Thierry Frémaux, le public avait été invité à porter un badge avec le mot "star", rappelant celui que l'acteur avait porté au Festival en 2007."Je suis une star, parait-il", a encore réagi dimanche Alain Delon. "Si je suis une star […], c’est au public que je le dois, et à personne d’autre."

Alain Delon était venu pour la dernière fois sur la Croisette en 2013 pour la projection d'une copie restaurée de Plein Soleil de René Clément, après avoir présenté en 2010 une version restaurée du Guépard. Mais avant cela, le comédien au caractère ombrageux avait boudé pendant dix ans le festival, vexé de ne pas avoir été invité aux célébrations du 50e anniversaire en 1997.