Musées 1:35
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Virginie Salmen, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
L'objectif du pass culture, qui rentre dans une première phase d'expérimentation, vendredi, est de pousser les jeunes à sortir de leur zone de confort culturel.

Après des mois d'attente, c'est vendredi que démarre l'expérimentation du pass culture. Pas moins de 12.000 jeunes, des volontaires qui se sont inscrits sur le site, seront les testeurs. Ils ont tous 18 ans, sont originaires de cinq départements (Hérault, Bas-Rhin, Guyane, Seine-Saint-Denis, Finistère) et vont se voir créditer 500 euros dans les prochains jours, après vérification de leur identité et de leur âge, pour acheter tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la culture.

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Musique en streaming, stage de danse… Le principe est que ces pratiques culturelles soient variées (concert, opéra, musées, livres…). Est-ce vraiment ce que veulent les jeunes ? Sly, élève de Terminale S en Guyane, sait déjà ce qu'il va faire avec ses 500 euros : il va commencer par s'abonner à un service de musique en streaming, Deezer, le seul disponible sur l'application. Ensuite, ce jeune adulte va s'offrir un stage de danse hip hop près de chez lui, à la Cultimathèque, ainsi que des billets de cinéma. Avec le pass, qu'il teste, il est déjà allé voir un film d'animation, Parvana, dans un cinéma d'art et essai. Un film qu'il ne serait jamais allé voir tout seul, avoue-t-il.

Entendu sur europe1 :
Je pense m'acheter des manuels scolaires parce que c'est assez onéreux quand on se spécialise dans les études

Maeva, étudiante en 1ère année de biologie à Brest, est elle aussi assez sérieuse dans ses choix : "Je pense m'acheter des manuels scolaires parce que c'est assez onéreux quand on se spécialise dans les études. Je vais aussi aller à l'Arena (une salle de concerts brestoise, NDLR) voir des grands artistes comme Angèle, en mai. Pourquoi pas des musées, mais ça dépend lesquels."

Des restrictions dans l'utilisation du pass. Cette réticence de Maeva illustre bien le défi du pass culture : sortir les jeunes de leur zone de confort et les amener à découvrir d'autres types de culture. Pour cela, ils verront régulièrement de nouvelles idées de sorties en ouvrant l'application. Côté restrictions, ils ne pourront pas dépenser plus de 200 euros en abonnements numériques et 200 euros en livres, CD ou instruments de musique, pour les forcer à se diversifier.

Pour l'heure, le gouvernement n'a pas dévoilé la date de généralisation du pass culture, promesse de campagne d'Emmanuel Macron amorcée par l'ancienne ministre de la Culture François Nyssen. Ce sera probablement après trois phases de tests, et donc pas avant 2020. Un premier bilan sera tiré dans trois mois, le ministère indique au Parisien vouloir rester "très humbles et très souples".