Stanislas : un ancien maître d'internat jugé en septembre pour des «violences» contre six élèves

Six élèves de classes préparatoires à Stanislas ont dénoncé "des violences telles des coups de cravache, des coups de pied, des claques derrière la tête, des placages au sol, des insultes, ainsi qu’une emprise psychologique".
Six élèves de classes préparatoires à Stanislas ont dénoncé "des violences telles des coups de cravache, des coups de pied, des claques derrière la tête, des placages au sol, des insultes, ainsi qu’une emprise psychologique". © THOMAS SAMSON / AFP
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avec AFP / Crédit photo : THOMAS SAMSON / AFP , modifié à
Pour des "violences" commises entre 2012 et 2018 au sein de l'école privée catholique Stanislas, un ancien maître d'internat sera jugé devant le tribunal judiciaire de Valenciennes, dans le Nord, le 9 septembre prochain. Au total, six élèves de classes préparatoires de l'établissement ont dénoncé ces "violences".

Claques derrière la tête, insultes, coups de cravache : un ancien maître d'internat de l'école catholique Stanislas sera jugé en septembre pour des violences commises entre 2012 et 2018 au sein de cet établissement privé, récemment mis en lumière par les déclarations polémiques de l'ex-ministre de l'Éducation Amélie Oudéa-Castera.

Mis en examen dans une autre affaire pour "viol et agression sexuelle"

L'audience doit se tenir le 9 septembre à 8H30 devant le tribunal correctionnel de Valenciennes, dans le Nord, compétent en raison du lieu de résidence du mis en cause, a indiqué le parquet de Valenciennes à l'AFP. Cet homme sera jugé pour des violences dénoncées par six élèves scolarisés dans les classes préparatoires de ce prestigieux établissement du centre de Paris, parmi lesquelles "des coups de cravache, des coups de pied, des claques derrière la tête, des placages au sol, des insultes, ainsi qu'une emprise psychologique".

 

Outre ces violences, cet ancien maître d'internat, qui a travaillé "au sein de plusieurs établissements catholiques d'Ile-de-France", a été mis en examen le 26 janvier dans une autre affaire pour "viol et agression sexuelle par personne abusant de sa fonction" contre un élève alors âgé de 17 ans pour des faits commis entre le 30 juin et le 1er juillet 2001 au sein de l'internat Saint-Martin-De-France de Pontoise (Val d'Oise).

Placé "sous contrôle judiciaire", il a "l'interdiction d'entrer en contact avec la victime", selon le parquet de Valenciennes. Il "conteste" tant les accusations de "viol et agression sexuelles" que de "violences", mais concède une "attitude autoritaire s'agissant des derniers faits reprochés", précise cette même source. Contactée par l'AFP, la direction de Stanislas n'a pas donné suite à la mi-journée.

Des faits passibles de "20 ans de réclusion criminelle"

Cet établissement scolaire a été placé sous le feu des projecteurs par l'ancienne ministre de l'Éducation, Amélie Oudéa-Castera, qui avait expliqué y avoir scolarisé ses trois fils en raison des "heures pas sérieusement remplacées" dans le public, provoquant l'ire du personnel éducatif. Médiapart avait ensuite dévoilé un rapport de l'Éducation nationale, antérieur à la polémique, pointant "des dérives dans l'application du contrat d'association" de l'établissement avec l'État, par exemple l'obligation de suivre des cours de catéchisme.

Ce rapport de 30 pages, remis au ministère de l'Éducation le 1er août, révèle également des cas de "dérives" lors de ces cours, dans lesquels des intervenants tiennent des propos homophobes, anti-avortement ou font la promotion des thérapies de conversion. Il met par ailleurs en avant des manquements dans l'application des programmes officiels sur l'éducation à la sexualité, avec notamment "le parti pris de certains professeurs de SVT de ne pas parler des infections sexuellement transmissibles (IST)".

 

L'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) avait été "saisie le 22 février" 2023 par le ministre de l'Éducation, qui était alors Pap Ndiaye, d'une demande d'enquête administrative, suite à des articles de presse pointant des accusations de dérives homophobes et sexistes au sein du lycée Stanislas.

Les faits de "viol et agression sexuelle par personne abusant de sa fonction" sont respectivement sanctionnés "des peines de 20 ans de réclusion criminelle et de sept ans d'emprisonnement", a détaillé le parquet. Ceux de violences commises au sein d'un établissement d'enseignement sont quant à eux sanctionnés "de trois ans d'emprisonnement et cinq ans d'emprisonnement" selon que ces faits ont entraîné une incapacité de travail inférieure ou supérieure à 8 jours.