1:21
  • Copié
Arthur De Laborde avec AFP / Crédit photo : TELMO PINTO / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP , modifié à
"Le gouvernement va aujourd'hui faire un article 40 pour contribuer à l'enquête et contribuer à la mobilisation des services pour déterminer ce qui s'est passé hier", a déclaré Gabriel Attal devant le conseil d'administration de Sciences Po où un amphithéâtre a été, ce mardi, interdit d'accès à des étudiants juifs.

Gabriel Attal a annoncé mercredi devant le conseil d'administration de Sciences Po que son gouvernement allait saisir la justice, via l'article 40 de procédure pénale, après que l'accès à un amphithéâtre a été interdit la veille à une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF). "Le gouvernement va aujourd'hui faire un article 40 pour contribuer à l'enquête et contribuer à la mobilisation des services pour déterminer ce qui s'est passé hier", a déclaré le Premier ministre selon des participants à l'échange.

Gabriel Attal, lui-même ancien étudiant de la prestigieuse école, a demandé des "sanctions extrêmement fermes". "Je pense que les Français s'interrogent très fortement et très profondément sur une forme de pente, de dérive, liée à une minorité agissante et dangereuse à Sciences Po", a-t-il également dénoncé, précisant qu'un "administrateur provisoire (allait) être nommé très prochainement (...) pour faire respecter toujours partout nos principes républicains".

Des propos "parfaitement intolérables" 

Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait pour sa part dénoncé des propos "parfaitement intolérables". "Le séparatisme n'a nullement sa place dans la République. Les propos antisémites prononcés à l'égard d'une jeune femme juive sont inacceptables", a-t-il ajouté, selon les informations d'Europe 1, devant les membres du gouvernement. Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a pour sa part parlé d'un "incident dérisoire", s'étonnant que l'affaire prenne une telle "ampleur médiatique nationale". Mardi matin, une centaine d'étudiants ont occupé l'amphithéâtre principal de Sciences Po dans le cadre d'une "journée de mobilisation universitaire européenne pour la Palestine".

Une étudiante de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a alors "été empêchée d'accéder à l'amphithéâtre" où se tenait l'action, et "des propos accusatoires ont été prononcés (à la tribune, NDLR) à l'encontre" de l'association étudiante, a dénoncé Sciences Po sur X.

La direction de Sciences Po va saisir "la section disciplinaire" 

"'Ne la laissez pas rentrer, c'est une sioniste'", tels sont les propos dénoncés par l'UEJF. Interrogé par l'AFP, un membre du Comité Palestine de Sciences Po, réfute qu'une telle phrase ait été prononcée. La direction de Sciences Po a annoncé saisir "la section disciplinaire en vue de sanctionner ces agissements intolérables". Le directeur de l'école, Mathias Vicherat, a par ailleurs annoncé sa démission mercredi après avoir appris son renvoi devant la justice pour des violences conjugales.