Le renseignement territorial, fer de lance de la lutte contre l’entrisme islamiste
Bruno Retailleau veut désigner le renseignement territorial comme chef d’orchestre sur la thématique de l'entrisme, comme l’avait été la DGSI sur le terrorisme. Le renseignement territorial, c’est ce service de renseignement du ministère de l’Intérieur qui s’appuie sur un réseau de plus de 3.000 agents : policiers, gendarmes, contractuels ou réservistes.
Sa devise, "connaître pour agir", résume la mission du renseignement territorial : anticiper les tensions en prenant le pouls du pays. Chaque année, selon un bilan consulté par Europe 1, ce service produit plus de 130.000 notes à destination des autorités. Les 3.000 policiers et gendarmes qui le composent, répartis dans 255 implantations en métropole et en Outre-mer, surveillent un large spectre de phénomènes, des mouvances contestataires jusqu’au repli identitaire, en passant par les subversions violentes, les dérives urbaines ou plus largement les faits de société.
Leur travail s’appuie sur deux méthodes : la source ouverte, en se présentant officiellement comme des agents du service à leurs interlocuteurs, et la source fermée, plus discrète en montant des filatures ou des dispositifs de surveillance. Dans ce dernier cadre, plus de 1.300 opérations sont menées chaque année, incluant filatures et surveillances.
Les agents assistent aux prêches et recrutent des informateurs
Une division spécialisée, dédiée au séparatisme, infiltre notamment les mosquées radicales. Les agents assistent aux prêches et recrutent des informateurs pour documenter les dérives.
Cette fine connaissance du "Milieu" permet ensuite aux services juridiques de la Place Beauvau de proposer des fermetures administratives. Leurs constatations sont consignées par écrit et peuvent servir de preuve devant le tribunal pour démontrer que telle ou telle association est dans une logique séparatiste.