Destructions criminelles en Corse : les deux suspects mis en examen et écroués

L'acronyme "GCC" est celui de "Ghjuventù Clandestina Corsa", un mouvement clandestin qui revendique plusieurs séries d'explosions et de dégradations criminelles.
L'acronyme "GCC" est celui de "Ghjuventù Clandestina Corsa", un mouvement clandestin qui revendique plusieurs séries d'explosions et de dégradations criminelles. © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
Deux jeunes hommes ont été mis en examen samedi à Paris par un juge d'instruction antiterroriste. Ils sont soupçonnés de s'être livrés, en Corse, à une dizaine d'incendies ou de dégradations criminels revendiqués par le mouvement Ghjuventù Clandestina Corsa.

Deux jeunes hommes ont été mis en examen samedi à Paris par un juge d'instruction antiterroriste, soupçonnés d'avoir participé en Corse à une dizaine d'incendies ou de dégradations criminels revendiqués par le mouvement Ghjuventù Clandestina Corsa (GCC, "jeunesse corse clandestine"), selon des sources proches du dossier. Ils ont été placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat), a confirmé une source judiciaire.

Selon la même source, ils ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme, destruction par moyen dangereux en relation avec une entreprise terroriste et dégradation, détérioration par moyen dangereux en relation avec une entreprise terroriste.

"Pas de dommages corporels"

L'information judiciaire ouverte porte sur "une vingtaine de faits de dégradations et destruction par incendie commis en 2022-2023 et revendiqués par le GCC". "Il n'y a pas eu de dommages corporels, ce qui permet de relativiser le caractère criminel de l'association de malfaiteurs terroriste retenu" par le juge, a déclaré à l'AFP l'avocat de l'un d'eux, Me Jean-François Casalta. Selon une source proche de l'enquête, son client a gardé le silence pendant les quatre jours de garde à vue.

 

L'avocate de l'autre mis en cause, Me Mathilde Martinez, n'a pas souhaité s'exprimer. Selon trois sources proches de l'enquête, ils sont âgés de 22 ans. L'un d'eux a grandi et vit en Corse tandis que l'autre n'est pas originaire de l'île de Beauté et n'y habite pas actuellement. Ils avaient été interpellés mardi, puis placés en garde à vue. Il est reproché à chacun une dizaine de faits.

Des dégradations motivées par l'agression mortelle d'Yvan Colonna ?

D'après une source proche du dossier, les dégradations dont ils sont soupçonnés ont commencé après (et auraient été en partie motivées par) le décès du militant indépendantiste corse Yvan Colonna, mortellement agressé en mars 2022 par un codétenu à la prison d'Arles dans les Bouches-du-Rhône. Yvan Colonna y purgeait une peine de prison à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio.

La juge des libertés et de la détention, qui a statué sur le placement en détention provisoire des mis en examen, a suivi la demande de huis clos formulée par le ministère public, pour ne pas "entraver les investigations en cours".