Colmar : un suspect relaxé pour tentative d'enlèvement d'un enfant, condamné pour violences

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Un homme de 56 ans, poursuivi pour enlèvement et séquestration à l'encontre d'un enfant de huit ans en pleine rue à Colmar en février, a été relaxé pour ces faits jeudi. Il a cependant écopé d'une condamnation pour l'avoir tenu par le poignet.

Un homme de 56 ans, poursuivi pour enlèvement et séquestration à l'encontre d'un enfant de huit ans en pleine rue à Colmar en février, a été relaxé pour ces faits jeudi par le tribunal correctionnel, mais condamné pour l'avoir tenu par le poignet. Le tribunal l'a condamné à une peine de 18 mois de prison avec sursis probatoire, conformément aux réquisitions du parquet. Selon son récit à l'audience, le quinquagénaire était au niveau des poubelles de son immeuble, pour trier ses déchets, lorsqu'il a rencontré l'enfant et lui aurait parlé, lui indiquant qu'il pourrait lui donner des objets qu'il avait chez lui, s'il l'attendait au rez-de-chaussée.

Mais l'enfant ne l'a pas suivi jusqu'au bout. "Alors je lui ai tiré le poignet", a reconnu l'homme à la barre, assurant ne lui avoir voulu "aucun mal". Le 24 février, une voisine, qui avait trouvé le comportement de l'homme envers l'enfant étrange, s'était interposée et avait remis l'enfant à sa mère. Cette dernière avait appelé la police, qui a rapidement interpellé le suspect. "Cet enfant n'a pas été privé d'aller et venir, il ne s'agit donc pas d'un enlèvement ou d'une séquestration", a plaidé l'avocate de la défense, Me Christelle Poty, évoquant toutefois "ce geste d'avoir tiré le petit garçon par le poignet, ce qui peut éventuellement être qualifié de violence. A mon sens, rien ne se serait passé si cet homme n'avait pas bu d'alcool".

 

Interdit de contact avec des enfants

Si la qualification juridique d'enlèvement et séquestration de l'enfant peut être remise en cause, le fait d'avoir agrippé l'enfant "peut parfaitement être qualifié de violence avec deux circonstances aggravantes", sur un mineur, et par une personne en état d'ivresse, a estimé la substitut du procureur Mélody Barbuti. Condamné à 18 mois de prison avec sursis probatoire et l'obligation de soigner son agressivité et son alcoolisme, l'homme est aussi interdit de contact avec des enfants pour une durée de cinq ans. Il avait été condamné, en 2020, à une peine de prison ferme pour exhibition sexuelle devant des enfants.