«C'est une alerte» : l'inquiétude des policiers après une tentative de cambriolage dans les locaux de l'Office antistupéfiants de Roissy
Des malfrats ont tenté de cambrioler les locaux de l'Office antistupéfiants (Ofsat) de l'aéroport de Roissy vendredi soir. À la recherche d'une valise saisie dans laquelle se trouvait 23 kg de cocaïne, les suspects ont finalement pris la fuite. Un épisode marquant pour les policiers, lesquels dénoncent un manque de sécurité et des conditions de travail insatisfaisantes.
Après les banques, les boutiques de luxe et même les convoyeurs de fonds, les narcotrafiquants franchissent un nouveau cap. Vendredi soir dernier, une équipe de malfrats s'est attaquée aux locaux de l'Ofsat, l'Office antistupéfiants, de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle . Leur cible : une valise remplie de cocaïne d'une valeur de plusieurs millions d'euros. 23 kg de poudre blanche saisis lors du contrôle, plus tôt dans la matinée, d'une ressortissante colombienne fraichement débarquée sur le sol français.
Dispositif "Airtags"
Pour retrouver le butin saisi, les narcotrafiquants se sont servis du dispositif "airtags", des balises de géolocalisation permettant de remonter la piste de la valise. Deux portes sont alors fracturées. Mais l'opération est rapidement avortée quelques secondes après le déclenchement des sirènes de sécurité. Les narcotrafiquants parviennent à prendre la fuite. Ils sont activement recherchés par les enquêteurs de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis .
"Rien n'a été pris, heureusement, et surtout aucun de nos collègues étaient dans les locaux à ce moment-là, ni aucune personne des sociétés privées n'était là à ce moment-là visiblement", soupire avec soulagement au micro d'Europe 1, Julien Adubeiro, secrétaire régional Un1té pour les services centraux.
Un manque de sécurité
Au-delà de la tentative de cambriolage, cette affaire soulève des inquiétudes chez les policiers de l'Ofsat des aéroports franciliens. Pour Julien Adubeiro, "ce qu'il s'est passé doit mettre en alerte. Les narcotrafiquants ont de plus en plus de moyens. Chez eux, il y a l'or, puis il y a l'or blanc. Ils sont prêts à tout pour préserver leurs intérêts". Le policier syndicaliste craint que ces locaux, isolés sur la zone de fret de l'aéroport, ne deviennent de nouvelles cibles pour ces narcos bandits.
Il dénonce un sentiment d'insécurité permanent : "On demande des moyens mieux adaptés, dont un meilleur protocole avec le parquet de Seine-Saint-Denis, mais aussi des moyens bâtimentaires mieux adaptés. Pour lutter contre les narcotrafiquants, on ne peut pas avoir ce genre d'antennes dans ces endroits-là". Il exhorte le ministère de l'Intérieur à regrouper les locaux de l'Ofsat avec ceux de la police aux frontières pour renforcer la sécurité des policiers. La crainte majeure est que ce phénomène, pour le moment marginal et le fait de narcos bandits, ne se répande à de plus en plus de petites sphères comme des délinquants de droit commun.