50 ans de Paris-Charles-de-Gaulle : ses millions de passagers, ses avions... et ses tournages par dizaines !

© Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Yanis Darras
Près de 50 ans après son ouverture au public, l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle est devenu depuis un hub incontournable en Europe. Si les passagers s'y pressent pour partir en voyage, les publicitaires et le cinéma français sont aussi friands de cette infrastructure hors norme.

Des halls lumineux incitant au voyage, des retrouvailles émouvantes ou et des départs déchirants. Les aéroports sont des lieux idéaux pour le cinéma français, mais aussi international. Depuis son inauguration en 1974, les gares aéroportuaires ne cessent d'émerveiller touristes et réalisateurs. Films, séries, documentaires... Chaque année, une soixantaine de films sont tournés dans les couloirs des aéroports de Paris, dont une trentaine rien qu'à Roissy. En témoigne certains longs métrages comme "Taken" avec Liam Neeson, dont plusieurs prises sont réalisées dans le maillage routier de l'aérogare, ou plus récemment, "Une année difficile" avec Pio Marmaï et Jonathan Cohen.

Un aéroport aux multiples visages

Le monde de la publicité tout comme celui de la musique sont également représentés dans l'histoire de l'aéroport, à l'instar du clip "Beautiful day" de U2 en 2016. Bono se promenait alors dans les allées du Terminal 2, mettant en lumière l'architecture de Roissy et les allées et venues des milliers de passagers qui fréquentent l'aérogare chaque jour.

Il faut dire que l'architecture brute du terminal 1 ou l'esprit futuriste du terminal 2 séduisent les réalisateurs, confie à Europe 1, Anne Robert, responsable communication de Paris Charles-de-Gaulle. "Charles-de-Gaulle est tellement varié en termes d'architecture. On a des réalisateurs qui vont vouloir quelque chose de vintage, donc on va plutôt les orienter vers le terminal 1. Ceux qui cherchent une ambiance plus années 1980, ça sera plus du côté du terminal 2 A-B-C et pour plus l'époque moderne, c'est plus du côté du Terminal 2 E et K", explique-t-elle. 

Faire avec un trafic soutenu

"Quand ils (les réalisateurs ndlr) viennent, ils se rendent compte que finalement, c'est un peu open bar. Ils peuvent réaliser un peu leurs rêves parce qu'on a tellement d'ambiances différentes", poursuit la responsable de communication de l'aéroport. Un seul mot d'ordre : ne pas perturber le trafic.

Deuxième plateforme aéroportuaire d'Europe derrière Londres Heathrow, l'aéroport de Roissy voyait transiter en 2019 plus de 76 millions de passagers. "On ne perturbe pas l'exploitation aéroportuaire pour les besoins de tournage, parce que ce n'est pas notre cœur de métier. (...) Les tournages, on se débrouille pour les faire à certaines heures, parfois la nuit. On s'arrange toujours pour dédier un espace. (...) Ou alors, on triche, c'est-à-dire qu'on profite d'une réfection de piste, d'un stationnement d'avion en réhabilitation pour tourner", confie-t-elle à Europe 1. 

Roissy a également inspiré un long métrage : "Le Terminal", une comédie dramatique réalisée par Steven Spielberg et sortie en salle en 2004. Le film relate l'histoire de Viktor Navorski (joué par Tom Hanks), un touriste originaire de Krakozie  (ndlr : un État imaginaire d'Europe de l'Est) qui, après un coup d'État dans son pays, reste bloqué pendant plusieurs années dans l'aéroport John-Fitzgeral-Kennedy. Une histoire vraie, directement inspirée par celle de Mehran Karimi Nasseri. Cet homme, réfugié iranien, a vécu entre août 1988 et août 2006, soit près de 18 ans, dans le Terminal 1 de l'aéroport Charles-de-Gaulle.