Boualem Sansal gracié par Alger : retour sur les négociations secrètes qui ont permis sa libération
Gracié ce mercredi par la présidence algérienne, près d'un an après son arrestation, l'écrivain franco-algérien est "en route pour l'Allemagne" pour y recevoir des soins, a annoncé le président allemand Frank-Walter Steinmeier, qui a demandé et obtenu sa libération. Europe 1 fait le point sur les coulisses des négociations.
Près d’un an après son arrestation à Alger, Boualem Sansal a été gracié ce mercredi 12 novembre par le président Tebboune, répondant à la demande de l'Allemagne. Il avait été condamné en juillet dernier à cinq ans de prison ferme en appel pour "atteinte à l'unité nationale". Retour sur des négociations secrètes.
L'Allemagne comme intermédiaire
Plusieurs signes positifs étaient perceptibles ces dernières heures, venus d'Allemagne et plus précisément du président Frank-Walter Steinmeier. Ce lundi, dans un communiqué, il a proposé que Boualem Sansal soit soigné dans son pays. Proposition immédiatement reprise par l'agence de presse officielle du régime algérien, puis par les institutions et le ministère des Affaires étrangères. Une façon en quelque sorte de préparer l'opinion publique à une future libération, mais aussi d'assurer un contexte favorable à la visite d'État prévue début 2026 du président algérien en Allemagne.
Du côté de Paris, la sortie de Bruno Retailleau du gouvernement a permis de dégeler la relation avec le pouvoir algérien. Le nouveau ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, s'apprêtait dans les prochains jours à se rendre en Algérie pour un déplacement officiel, lié aux questions de sécurité. Cela ne pouvait se faire sans un geste du côté du régime.
Le "dossier Sansal" était devenu politiquement trop encombrant pour Alger. Il fallait trouver une sortie de crise honorable, et Berlin a joué les entremetteurs. C'est un échec pour la diplomatie algérienne, mais c'est aussi un échec pour la diplomatie française et ce, quoi qu'en dise l'Elysée, qui n'a eu d'autre solution que de s'en remettre à un pays tiers.