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Alexis Bourdon (à Terrats, dans les Pyrénées-Orientales) / Crédit photo : Idriss Bigou-Gilles / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
27 degrés au mois de février et toujours pas une goutte de pluie. La situation est alarmante dans les Pyrénées-Orientales, placée en vigilance rouge sécheresse. Les viticulteurs qu'Europe 1 a rencontrés sont particulièrement inquiets.

225 millimètres de pluie en 2023. C'est la quantité de précipitations qui est tombée l'an dernier dans les Pyrénées-Orientales, soit moitié moins qu'une année normale. En plein mois de février, le département est actuellement placé en vigilance rouge sécheresse. Le week-end dernier, il a fait jusqu'à 27 degrés. Un enfer pour les agriculteurs, et notamment les viticulteurs, qu'Europe 1 a rencontrés.

"C'est inédit comme situation", s'inquiète Patrick Mauran. L'hiver n'a apporté ni froid ni pluie et ses vignes sont à sec. Le sol de ce paysage désertique craquelle à chaque pas. La moindre bourrasque fait voler un nuage de poussière.

30% de la production perdue en deux ans

La situation est telle que la survie de ses pieds de vigne est menacée. "Il n'a pas plu de tout l'automne, cet hiver non plus. Le seul espoir qui nous reste est qu'au printemps, on arrive à avoir un petit peu d'eau pour maintenir le potentiel végétal. Mais là, je ne vous parle même pas de récoltes, je vous parle de sauver des plantes", insiste le viticulteur.

En deux ans, Patrick Mauran a perdu 30% de sa production. Le printemps et l'été 2024 seront déterminants pour l'avenir de son exploitation. "Dans la famille, on a l'impression qu'on va faire la dernière année sur quatre générations. Ça fait drôle et on ne voudrait pas que ça s'arrête avec moi. On croise les doigts pour qu'il pleuve, c'est ce qui pourrait arriver de mieux pour tous", espère-t-il.

Désespéré, le viticulteur ne voit plus que deux solutions : réussir une exploitation viticole plus au nord, avec un climat plus favorable, ou bien mettre fin à son activité.