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Stéphane Place / Crédits photo : MARCO BERTORELLO/AFP
Les 27 pays de l'Union européenne vont devoir se prononcer, une nouvelle fois, sur le glyphosate ce jeudi. Si l'OMS le classe comme un cancérogène probable, l'Autorité européenne de sécurité des aliments ne l'estime pas assez dangereux pour l'interdire. Les agriculteurs tentent, avec toute la bonne volonté du monde, de trouver des alternatives.

L'utilisation du glyphosate sera-t-elle prolongée pour dix ans de plus ? Les 27 de l'Union européenne vont à nouveau tenter de se prononcer ce jeudi sur cette proposition de la Commission européenne. Le 13 octobre dernier, ils étaient restés dans l'impasse, incapables de se mettre d'accord sur ce pesticide classé cancérogène probable par l'OMS mais pas assez dangereux pour être interdit, selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments. En attendant, certains agriculteurs tentent déjà de se passer des produits phytosanitaires, comme ce viticulteur girondin rencontré par Europe 1.

"Est-ce qu'on ne pollue pas plus en désherbant quatre fois avec un matériel mécanique ?"

Dans sa propriété de 30 hectares de vignes, au sud de la Gironde, Lionel Moncla se passe totalement de glyphosate depuis deux ans. Ce vigneron désherbe avec une machine. "Ce sont des lames qui passent sous les pieds et elles s'écartent quand ça touche le pied. Mais il y a des moments, ça ne réagit pas et ça coupe le pied carrément ! Un rang où il y a 100 pieds de vignes, ça arrive qu'on en coupe trois ou quatre à chaque passage. Multiplié par quatre passages... Il faut les remplacer derrière", explique-t-il au micro d'Europe 1.

Et tout cela a un coût, insiste ce viticulteur. "Avec le glyphosate, on investissait dans une désherbeuse, on achetait le produit tous les ans mais là on achète du matériel mécanique. En dessous de 10.000 euros, il n'y a pas grand-chose et il ne faut pas qu'un seul appareil", détaille-t-il.

"Est-ce qu'on ne pollue pas plus en désherbant quatre fois avec un matériel mécanique qu'en passant un glyphosate ou deux par an ?" s'interroge-t-il. "L'arrêt total, ok, mais à condition qu'il y ait quelque chose pour remplacer ce produit-là. Quand on passe, comme ça, du glyphosate au désherbage mécanique sur des vignes en place, il faut que la vigne ait le temps de s'adapter", poursuit-il. Une transition difficile pour ces viticulteurs, affectés par des épisodes de grêle, de sécheresse ou encore de mildiou.