Uruguay-France : ces Bleus-là nous ont beaucoup plu

La Bleus partagent leur joie avec leurs supporters, après la victoire contre l'Uruguay, vendredi.
La Bleus partagent leur joie avec leurs supporters, après la victoire contre l'Uruguay, vendredi. © Mladen ANTONOV / AFP
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Les Français, sans être aussi flamboyants que face à l’Argentine, ont dominé l’Uruguay (2-0) en quarts de finale. Avec du réalisme et pas mal de caractère.
ANALYSE

L’équipe de France n’est pas tombée dans le piège. Les Bleus, impressionnants de maturité, ont dominé la solide et rugueuse Uruguay (2-0), vendredi, en quarts de finale. Certes, la victoire n’a pas été aussi spectaculaire que lors du huitième de finale, remporté après un scénario homérique contre l’Argentine (4-3).

Mais les hommes de Didier Deschamps avaient été prévenus : la "Celeste", réputée pour sa défense, n’offriraient pas les mêmes boulevards que les Argentins. Et effectivement, le match, âpre et intense, s’est joué à peu de choses. Du réalisme, du caractère et du répondant : les Bleus ont réuni tous ces ingrédients, vendredi, à Nijni Novgorod. De quoi légitimement rêver à aller plus loin encore que les demi-finales.

Ils ont répondu dans les duels. Les Uruguayens ont donné le ton dès le coup d’envoi : des contacts rugueux, des duels acharnés et un combat de tous les instants. Les Français, un peu dépassés durant le premier quart d’heure, ont ensuite parfaitement répondu. En défense, Lucas Hernandez s’est (comme d’habitude) distingué par sa grinta et même, par instants, par son "vice". Ses partenaires de la défense, Benjamin Pavard, Samuel Umtiti et Raphaël Varane, n’ont pas été en reste, éteignant presque systématiquement les offensives de Luis Suarez et des Uruguayens.

Mais c’est sans doute au milieu que les Bleus ont le plus impressionné dans les duels. Paul Pogba a ainsi récupéré quatorze ballons, le meilleur total pour un joueur français dans un match à élimination directe de Coupe du monde depuis… 1998 (selon Opta). "On a mis la rage, on a mis l'envie et le résultat est là. C’est une belle victoire tous ensemble, on est vraiment une famille. On l'a prouvé sur le terrain, c'était un combat et on a bien fait", s’est satisfait "Pogboum", interrogé après la rencontre au micro de BeIn Sports.

Ils ont été (très) réalistes. Pour gagner, les Bleus savaient qu’ils devraient exploiter leurs moindres opportunités. Le contrat a été rempli au-delà de toutes les espérances avec deux buts sur leurs… deux seuls tirs cadrés de la rencontre ! Raphaël Varane a d’abord ouvert le score de la tête sur un coup franc bien tiré par Antoine Griezmann (40e). "Grizou" s’est ensuite mué en buteur grâce à une grosse bourde de Fernando Muslera, le gardien uruguayen (61e).

Puis, en seconde période, les Bleus on parfaitement géré leur avance, avec calme et autorité, sans jamais être inquiétés par les attaquants uruguayens. Du réalisme, de la maîtrise et même un peu de chance : la marque des grands, tout simplement.

Ils ont de vrais leaders. Si les Bleus ont passé l’écueil uruguayen, ils le doivent aussi à leurs leaders. Antoine Griezmann a encore été une fois décisif, avec un but (son troisième depuis le début de la compétition) et une passe décisive. Malgré un match par moments compliqué, notamment en première période, la star des Bleus a prouvé qu’il était bel et bien l’homme des grands rendez-vous, avec sept buts lors de ses six derniers matches à élimination directe (Euro 2016 + Coupe du monde 2018).

Hugo Lloris, auteur d’un énorme arrêt sur une tête de Martin Caceres, et Raphaël Varane se sont eux aussi comportés comme des "tauliers". Le défenseur central, intraitable dans les duels, a même pris sa revanche avec son but, quatre ans après avoir été battu dans le duel avec Mats Hummels contre l’Allemagne, en quarts de finale de la Coupe du monde 2014 (défaite 1-0). Oui, Varane a bien grandi.

Ils ont rempli l’objectif. Avec cette victoire, l’équipe de France a réalisé l’objectif fixé par Noël Le Graët, le président de la Fédération française de foot (FFF), avant la Coupe du monde : les demi-finales.

"On est dans le dernier carré de la Coupe du monde, je suis très fier pour mon groupe", s’est réjoui Didier Deschamps. "Dans tous les cas, ce ne sera pas une Coupe du monde ratée, ça c'est sûr, maintenant on va attendre notre adversaire. On verra bien ce qui se passe", a poursuivi "DD". La suite, ce sera le Brésil ou la Belgique. Avec, en ligne de mire, une troisième finale de Coupe du monde.