Coupe du monde 2018 : l'assistance vidéo en cinq questions

Les quatre arbitres chargés de la vidéo seront basés à Moscou et auront 35 caméras à leur disposition.
Les quatre arbitres chargés de la vidéo seront basés à Moscou et auront 35 caméras à leur disposition. © Franck FIFE/AFP
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Thibauld Mathieu
Déjà testée dans plusieurs compétitions depuis 2016, l'assistance vidéo à l'arbitrage sera utilisée pour la première fois à la Coupe du monde, cet été en Russie. Avec des modalités bien précises.

C'est une grande première dans l'histoire du football : en mars dernier, le Board, l'organe garant des lois du jeu lié à la Fifa, a autorisé l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) pour la Coupe du monde 2018, quatre ans après l'introduction de la technologie sur la ligne de but. Déjà testée dans plusieurs championnats et coupes depuis 2016, et notamment lors de la Coupe des Confédérations 2017, elle sera chargée d'aider les arbitres à prendre les bonnes décisions. Europe 1 vous explique tout du dispositif mis en place cet été en Russie.

Dans quels cas sera-t-elle utilisée ?

Lors du Mondial, la VAR portera uniquement sur quatre cas : valider ou non un but, accorder ou non un penalty, attribuer ou non un carton rouge et corriger une erreur d'identification d'un joueur sanctionné.

Qui sont les arbitres assistants vidéo et quel est exactement leur rôle ?

Quatre arbitres assistants vidéo, tous arbitres officiels de la FIFA, seront désignés lors de chacun des 64 matchs de la compétition :

  • L'arbitre vidéo principal (VAR), qui sera le seul à pouvoir communiquer avec l'arbitre central
  • L'arbitre assistant vidéo 1 (VAR 1), chargé de surveiller l'écran de contrôle et d'informer le VAR si un fait de jeu est en cours de vérification ou de révision
  • L'arbitre assistant vidéo 2 (VAR 2), qui s'occupera uniquement de vérifier les situations de hors-jeu potentielles
  • L'arbitre assistant vidéo 3 (VAR 3), lui, se concentrera sur les images du direct, assistera le VAR dans l'évaluation des incidents et assurera une bonne communication entre le VAR et le VAR 2 dans les situations de hors-jeu

En plus de ces quatre officiels désignés par la FIFA, la salle d'opération vidéo basée à Moscou accueillera aussi quatre techniciens chargés des écrans et des angles de caméra. Ils pourront être sollicités depuis les douze sites où auront lieu les rencontres.

Pour les aider dans leur tâche, 35 caméras seront à leur disposition : les 33 utilisées par les télévisions du monde entier ainsi que deux autres focalisées sur l'identification des hors-jeu.

Au total, treize arbitres ont été retenus pour s'occuper de l'assistance vidéo, mais aucun Français ne figure dans cette liste. Pour rappel, comme arbitre de champ, Clément Turpin sera le seul représentant tricolore en Russie.

Quelle est la procédure en cas de litige ?

Lorsqu'un incident se produit, deux cas de figure peuvent intervenir : soit l'arbitre central informe le VAR, soit ce dernier recommande à l'arbitre de faire appel à l'analyse vidéo. Les deux hommes communiquent alors via un système radio sophistiqué. Certains stades sont en effet très éloignés de Moscou : Ekaterinbourg se trouve par exemple à 1.418 kilomètres de la capitale, Sotchi à 1.361 kilomètres et Kaliningrad à 1.092 kilomètres.

L'arbitre assistant vidéo indique alors à son confrère ce que la vidéo montre. Ce dernier peut alors accepter l’information du VAR ou demander à visionner lui-même la séquence sur le bord du terrain. Le dernier mot, lui, revient toujours à l’arbitre de champ.

Comment les spectateurs seront-ils informés ?

La Fifa explique aussi avoir "développé un système d'information pour les diffuseurs, les commentateurs et les responsables des outils d'info-divertissement" afin d'informer le mieux possible les spectateurs dans les stades, mais aussi les téléspectateurs.

"L’arbitre fait avec ses mains le signe d’un écran lorsqu’il fait appel au VAR. Tout dans cette Coupe du Monde, dont les extraits, images et enregistrements, sera montré sur les écrans géants des stades à partir du moment où il est fait appel au VAR. Un message clair s’affichera également sur les écrans pour indiquer les décisions prises à l’aide du VAR", détaille notamment le Secrétaire Général Adjoint de la FIFA, Zvonimir Boban, sur le site de l'instance.

Est-ce réellement efficace ?

C'est la grande question qui divise au sein même des instances du football. Si le président de la FIFA, Gianni Infantino, a toujours soutenu l'introduction de la VAR, l'UEFA est en revanche plus circonspecte. L'assistance vidéo ne sera d'ailleurs pas utilisée lors de la Ligue des champions 2018-2019.

Car plusieurs couacs se sont produits suite à son utilisation, notamment de longs moments d'attente et de confusion lors de certains matchs. "Faire appel au VAR prend en moyenne une minute au maximum. Dans beaucoup de cas, 20 à 30 secondes suffisent", souligne-t-on cependant du côté de la Fifa, qui bénéficie de l'appui scientifique de l'Université catholique de Louvain, en Belgique. Celle-ci a réalisé une étude démontrant que la VAR fait passer le pourcentage de décisions correctes de 93 à 98%.