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Laetitia Drevet
Directeur de l'Institut supérieur du travail, Bernard Visier invite à ne pas oublier, dès la crise sanitaire tarie, les Français qui ont travaillé en première ligne. "Ils ont surtout besoin d'un cadre de travail mieux organisé...", appuie-t-il lundi matin au micro d'Europe 1. 
INTERVIEW

"Ce que nous vivons bouleverse les métiers." Alors que l'amélioration se poursuit pour le moment en France, après une semaine de déconfinement, Bernard Visier, directeur de l’Institut supérieur du travail, expert des questions sociales et syndicales, affirme qu'il faut sans tarder marquer la "considération" du pays envers ceux et celles qui ont travaillé en première ligne tout au long de la crise sanitaire, en particulier les soignants. "Ils ont désormais besoin de marques de considération et de rémunération", appuie-t-il lundi matin au micro d'Europe 1. 

"Ils ont surtout besoin d'un cadre de travail mieux organisé"

La revalorisation des salaires n'est pas le seul élément à envisager pour améliorer à l'avenir leurs conditions de travail. "Ils ont surtout besoin d'un cadre de travail mieux organisé...", souligne Bernard Visier. La crise sanitaire a éclairé, selon lui, la "gestion dégradée des hôpitaux publics sur une longue période". "La bureaucratie a beaucoup encrassé les hôpitaux et les conditions dans lesquelles on y exerce..."

"Tous les métiers sont essentiels"

Et les soignants ne sont pas les seuls qui devraient être mieux pris en considération, souligne-t-il. "La question n'est pas tellement de savoir s'il y a des métiers aujourd'hui essentiels par rapport à d'autres. Tous les métiers sont essentiels. La question importante, c'est la question du travail décent, de l'organisation. Plus en profondeur que la question des sous, c'est la question de la gestion de l'emploi et des compétences."