Présidentielle 2017 : comment va se dérouler le premier débat télé ?

L'émission, d'une durée de 2h30 minimum, s'articulera autour de trois grandes thématiques.
L'émission, d'une durée de 2h30 minimum, s'articulera autour de trois grandes thématiques. © Montage AFP
  • Copié
, modifié à
Les cinq principaux candidats à la présidentielle débattront ensemble le 20 mars sur TF1 et LCI, dans un format qui sera légèrement différent de ceux des primaires.

C’est une grande première dans l’histoire de l’élection présidentielle. Avant même le premier tour, un débat inédit opposera François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon le lundi 20 mars, à 21 heures sur TF1 et LCI. Sa forme aussi promet d’être inédite, selon les informations de Marianne mercredi.

Le décor

Le débat se déroulera sur l’un des grands plateaux de tournage de La Plaine Saint-Denis, en région parisienne. Les candidats, debout derrière leurs pupitres, formeront un cercle avec les deux présentateurs, Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray. "Nous avons opté pour un décor qui soulignera le côté agora", explique Philippe Morand, chef adjoint du service politique de TF1, à Marianne. "Nous avons voulu nous différencier des débats des primaires, qui ressemblaient plutôt à un face-à-face entre candidats et journalistes. Cette fois, les candidats se regarderont, ce qui favorisera au maximum l’interpellation et le débat", souligne-t-il.

Et contrairement aux primaires, le fond ne sera ni bleu ni rouge, ces couleurs étant jugées trop marquées politiquement. Cette fois-ci, la chaîne a opté pour des tons de beige et de gris, afin d'installer une ambiance plus "solennelle" et "présidentielle".

Le public, lui, sera composé de quelque 420 personnes. Chaque candidat a le droit d'inviter 36 de ses soutiens, soit 180 personnes au total. Les autres places seront occupées par des salariés de TF1. Objectif : ne pas prendre le risque d'une intrusion en plein direct.

Les thématiques

L'émission, qui durera au minimum 2h30, sera découpée en trois grandes thématiques, prévues pour durer 50 minutes chacune.

  • "Quel modèle de société pour la France ?" : dans cette première partie seront abordées les questions liées à la sécurité, l’immigration, l’identité ou encore l’écologie et les institutions.
  • "Quel modèle économique pour la France ?" : les candidats débattront alors sur le travail, la protection sociale, la fiscalité mais aussi le commerce international.
  • "Quelle place pour la France dans le monde ?" : lors de cette ultime partie, les cinq candidats détailleront leurs propositions géopolitiques ((Europe, frontières, terrorisme...).

Selon Marianne, chaque prétendant aura deux minutes pour répondre aux questions des journalistes. À partir d'1 minute 30, ses adversaires pourront cependant l’interpeller.

L'ordre de passage

Avant cela, en introduction, les candidats auront chacun 1 minute 30 pour répondre à la question suivante : "Quel président voulez-vous être ?". Et le tirage au sort, sous contrôle d'huissier, a désigné François Fillon pour s'exprimer le premier, tandis que Benoît Hamon fermera la marche. La conclusion, elle aussi, sera soigneusement réglée. Là encore, c’est François Fillon qui parlera le premier. Le dernier mot de l'émission, lui, reviendra à Emmanuel Macron.

Entre fin 2016 et le mois de janvier 2017, les débats des primaires de droite et de gauche avaient réalisé de très bonnes audiences lors de leur diffusion sur TF1, France 2 et les chaînes d'information en continu. Plus de 8,5 millions de personnes avaient notamment suivi le quatrième et dernier débat de la primaire de la droite sur France 2 et TF1.

La décision du Conseil d'État attendue

Il faudra néanmoins attendre jeudi pour définitivement entériner ce dispositif : privé de débat, Nicolas Dupont-Aignan avait en effet effectué une première démarche auprès du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), puis une requête auprès du Conseil d'État. L'institution doit tenir une audience publique jeudi à 10 heures. Selon le candidat de Debout la France, l'audience devrait déterminer si cette "atteinte aux principes fondamentaux de la démocratie" est assez grave pour justifier une action rapide du CSA.