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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

"L’acte 18" des manifestations de Gilets jaunes a pour conséquence de mettre à nouveau sur la sellette l’organisation et la stratégie des forces de police.
Comment analyse-t-on ce qui s’est passé du côté du gouvernement ?

Les différents responsables de pôles des Affaires intérieures de la place Beauvau , Matignon et Élysée se sont concertés et tombent d’accord sur un regret. Si la loi anti-casseurs (votée mais en cours de vérification par le Conseil constitutionnel) avait été en vigueur, elle aurait permis par exemple d’interpeller en amont des casseurs connus.
L’interdiction du visage masqué aurait facilité les identifications de pilleurs, selon un conseiller du Premier ministre.

Il n’empêche, pour la deuxième fois depuis le saccage de l’Arc de triomphe, la question se pose : que s’est-il passé avec les forces de l’ordre ?
Là encore, pas une seule réponse mais des pistes de réflexion. L’une d’entre elles touche à la polémique autour des LBD. Les troupes, conscientes de la polémique, se sont-elles retenues ?

Par ailleurs, le mode d’opération des Gilets jaunes sur les Champs-Élysées (s’attaquer aux bâtiments et aux magasins) change la nature de la réponse policière et de la confrontation. Tout cela a été mis sur la table lors de la réunion à Matignon ce dimanche.
Si un hommage a été rendu aux forces de l’ordre, Édouard Philippe reconnaît des dysfonctionnements et fera de nouvelles propositions ce lundi matin.

Ce mardi, Christophe Castaner et Bruno Le Maire seront devant les sénateurs sur les violences des Champs-Élysées. Cet "acte 18" montre tout de même que rien n’est réglé alors que le grand débat touche à sa fin ?

 

 

Un slogan sur les murs retient l’attention, "C’est la fin du grand débat mais pas du grand début".
Il est certain que pointer la violence des pilleurs de samedi ne va pas suffire pour passer à autre chose.
Plus de trois mois après le saccage de l’Arc de triomphe ce qui s’est passé samedi est aussi un avertissement. Depuis plusieurs semaines, on voit des mines satisfaites et des sourires entendus parmi des ministres et responsables de la majorité : "on est trop fort , on a réglé le problème". Les mêmes, qui reprochent aux journalistes de trop regarder les sondages, se gargarisent aux études d’opinion dès qu’elles sont plus positives pour l’action présidentielle.
Là aussi, marteler le succès "incontestable" du grand débat, ça ne va pas suffire.
Parce que un seul fait s’impose : rien n’est réglé !

C’est pour cela que chaque geste est lourd de conséquence. Aucune place pour les fêtes de fin de semaine ou les week-end à la montagne pour les responsables du pays. Certes, c’est désagréable mais c’est ainsi.
Il faudra des actes politiques forts parce qu’on le voit bien, la fièvre est loin d’être retombée.