Conduite assistée : les automobilistes pas assez vigilants

© JEFF PACHOUD / AFP
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Pauline Jacot, Aude Leroy, édité par A.H. , modifié à
Régulateur de vitesse, contrôle de la trajectoire… Ces nouveautés apparues ces dernières années sont censées renforcer notre sécurité sur la route. Mais...

Nous ne sommes pas encore à l’ère de la voiture autonome, mais sommes-nous déjà bien habitués à la conduite assistée ? Avons-nous les bons réflexes face à tous ces outils qui existent déjà comme le régulateur de vitesse ou le contrôle de la trajectoire ? C’est l’objet d’une étude inédite de la fondation Vinci autoroute et du centre d’études neurocognitives et neurophysiologiques de Strasbourg, qu’Europe 1 révèle vendredi.

"Le double de temps" de réaction. Les résultats sont clairs : les conducteurs ne sont pas assez vigilants lorsqu'ils utilisent ces aides à la conduite. Un automobiliste sur trois n'a pas réussi à éviter l’accident. Et un sur quatre a donné un coup de volant dans le mauvais sens, selon les résultats de cette étude. À l’aide d’un simulateur de conduite, des chercheurs ont testé les réactions d’automobilistes, avec contrôle de trajectoire et régulateur de vitesse activés. Au bout de 23 kilomètres de conduite assistée, le professeur André Dufour a simulé un obstacle. La voiture alerte alors le conducteur qu’il doit reprendre le contrôle de sa voiture. "Il réagit beaucoup plus lentement, il lui faut le double de temps. Là, on est à plus de deux secondes avant qu'il ne pose les mains sur le volant, soit facilement une seconde de plus" que dans un mode de conduite classique, constate André Dufour, au micro d'Europe 1.

"Bannir l'utilisation des distracteurs". En voiture autonome ou équipée d'assistance, les conducteurs somnolent aussi en moyenne au bout d’un quart d’heure, par manque de concentration. Souvent, ils restent par ailleurs le nez collé à leur smartphone. Des comportements qu'il faut changer à tout prix. "Il faut que le conducteur bannisse l'utilisation des 'distracteurs'. Et il faut aussi se former à l'usage de ces outils d'assistance, savoir les manipuler en toute sécurité", fait valoir Bernadette Moreau, de la fondation Vinci autoroute.

Autres conseils : rester concentré sur la route pour réduire son temps de réaction, et faire une pause comme toujours toutes les deux heures ou dès les premiers signes de fatigue.