Une voiture autonome de Waymo, dans les locaux de la compagnie en Californie. 2:00
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Jean-Pierre Montanay
C’est une première mondiale : dans la région de Phoenix, dans Arizona, viennent d’être lancés les premiers taxis sans chauffeur. Ils ne sont pour l'instant pas nombreux mais ils pourraient bientôt être testés dans d'autres villes. Dès lors, ces robots-taxis autonomes sont-ils amenés à se généraliser ?

Ils ne sont encore qu’une poignée dans la ville de Chandler, mais ils provoquent la sensation. Personne au volant de ces imposantes Chrysler hybrides blanches, commandée par smartphone et identifiables à une sorte de sonar installé sur le toit. Ces véhicules transportent pourtant de vrais clients dans un périmètre pour l’instant limité.

Le gros de la flotte - 600 véhicules au total - lancée par la société pionnière Waymo, est encore constituée de voitures, certes autonomes, mais avec un conducteur. Ce dernier est un peu au chômage technique puisqu’il est censé ne toucher ni le volant, ni les pédales. Il est là en cas de pépin et surtout pour rassurer les clients éberlués de voir leur taxi se fondre dans le trafic sans aucune assistance humaine.

3 lidars, 6 radars, 19 caméras

Un journaliste des Echos a pu les tester. Il raconte qu’ils sont dotés de trois lidars - systèmes sophistiqués de télédétection par laser - six radars et 19 caméras. Ces voitures du futur ont en quelque sorte des yeux électroniques capables de voir à 360 degrés à près de 300 mètres.

Elles ne débarquent pas en Arizona par hasard. Il s'agit d’un des rares Etats à autoriser la circulation d’engins autonomes. Avec ses larges avenues, son plan de circulation en damiers, Chandler est la ville laboratoire idéale. Pour l’instant, ils n’ont causé aucun accident. La compagnie déplore simplement quelques collisions causées par des tiers, donc par des humains. En cas de météo extrême : tornade ou tempête de sable, ces taxis restent au garage, histoire de ne pas tenter le diable.

Bientôt dans d'autres villes ?

La compagnie, proche de Google, compte tester le taxi autonome dans 25 nouvelles villes américaines, dont Détroit. Elle vient de signer un accord avec Renault pour un projet de navette autonome à Paris entre l’aéroport de Roissy et la Défense à l'occasion des JO de 2024.

En revanche, faute de législation universelle sur les questions de responsabilité en cas de choc, les constructeurs n’envisagent pas la généralisation de la voiture autonome avant la fin de la décennie. Héler un taxi autonome dans les avenues de Bombay voire même de Paris, ce n’est pas encore pour tout de suite. Lâchés dans les rues étroites à double sens au milieu des vélos, des trottinettes et des scooters, même les robots risquent de perdre leurs nerfs.