Alain Roche défend l'idée d'une Ligue 1 à 22 clubs la saison prochaine. 4:14
  • Copié
Antoine Terrel
Dimanche, l'entraîneur Antoine Kombouaré a appelé à une grève des joueurs et des coachs de Ligue 1 pour réclamer un championnat à 22 équipes la saison prochaine, et protester contre la relégation d'Amiens. Lundi, sur Europe 1, Alain Roche, lui, ne croit pas à l'idée d'une grève, mais soutient l'annulation de la relégation du club picard. 

Radicale, la proposition fait d'ores et déjà réagir dans le monde du football français. Dimanche, dans Europe 1 Sport, l'entraîneur Antoine Kombouaré a appelé les joueurs et coachs de Ligue 1 à faire grève pour réclamer un championnat à 22 équipes la saison prochaine, et protester contre l'injustice que constituerait, selon lui, la descente en Ligue 2 d'Amiens, lors d'une fin de saison tronquée par l'épidémie de coronavirus. Signataire, comme Antoine Kombouaré, de la pétition lancée par le club picard, Alain Roche, consultant football d'Europe 1, pense toutefois que l'idée d'une grève des joueurs est "utopique".

"L'objectif d'Antoine Kombouaré était de réveiller un peu les consciences chez les joueurs et les entraîneurs. De leur dire, 'vous aussi, vous auriez pu être dans cette situation', et qu'il faut montrer de la compassion pour les gens en difficulté", explique-t-il au micro d'Europe 1. Mais pour l'ancien joueur du PSG, "la grève, c'est toujours le dernier recours, une action qu'on met en place quand une profession est en danger. Or, ce n'est pas le cas, même si beaucoup de joueurs vont se retrouver en grande difficulté".

En effet, la descente à l'échelon inférieur d'Amiens et de Toulouse ne sera pas sans conséquences, prévient Alain Roche. "Une cinquantaine de joueurs vont être peut-être au chômage dans quelques mois", assure-t-il. 

"Tout le monde voit son intérêt personnel"

Mais pour une grève, il faudrait "qu'il y ait un désir de l'UNFP (le syndicat des joueurs). Mais je n'ai pas l'impression que c'est le cas. Leur envie, c'est plutôt de changer la gouvernance, et non pas de motiver les joueurs à réagir à ce qu'il se passe", analyse encore Alain Roche. Contacté par Europe 1, le syndicat des joueurs a confirmé qu'il étudierait la proposition d'Antoine Kombouaré dès lundi. Mais s'il y a grève, cela ne sera pas pour défendre Amiens, mais pour changer la gouvernance du football, nous a-t-on en effet expliqué.

Reste que s'il demeure circonspect quant à la possibilité d'une grève, Alain Roche soutient l'idée d'une annulation des relégations. "Avec Antoine Kombouaré et Laurent Blanc, on pensait que le calendrier de l'année prochaine permettait d'avoir une Ligue 1 à 22 clubs", notamment avec la suppression de la Coupe de la Ligue, détaille-t-il, tout en se montrant conscient de la difficulté d'imposer une telle solution dans un contexte où "tout le monde voit son intérêt personnel".

"Si vous mettez une Ligue 1 à 22 clubs, alors qu'il va y avoir une augmentation des droits TV de quasiment 60% la saison prochaine, et qu'il va falloir les répartir sur 22 clubs et non 20, ça ne plaît pas à tout le monde", poursuit Alain Roche. Et de conclure, à propos d'un éventuel traitement des clubs à deux vitesses : "Est-ce que si Guingamp, l'ancien club du président Le Graët, était 19e, on aurait accepté qu'il y ait deux descentes ? Si Saint-Etienne, un club emblématique, avait été dans cette situation, est-ce qu'on l'aurait accepté ? On se pose la question."