Thierry Henry : entraîneur, "c’est plus dur"

Thierry Henry
Thierry Henry © JOHN THYS / AFP
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G.D , modifié à
Dans un long entretien accordé à "L’Équipe" ce mercredi, Thierry Henry se confie sur le métier d’entraîneur et le rôle qu’il occupe au sein de la sélection belge, en tant qu’adjoint de Roberto Martinez.

On a connu le Thierry Henry joueur, le Thierry Henry consultant à la télévision anglaise, et maintenant, on apprend à connaître le Thierry Henry entraîneur. Enfin, entraîneur, pas tout à fait… "Je suis juste adjoint", martèle-t-il. Nommé adjoint de Roberto Martinez, sélectionneur de l’équipe nationale belge, en août dernier, le meilleur buteur de l’histoire des Bleus (51 buts) s’est fait discret depuis sa prise de fonctions. Jusqu’à cette semaine, où il s’est longuement confié sur sa nouvelle vie à nos confrères de L’Equipe. Il raconte notamment le cheminement qui l’a poussé à embrasser une carrière d’entraîneur. "J’ai su très tôt que j’allais rester dans ce milieu. Le foot, c’est ma vie, ma passion", explique l’ancienne légende d’Arsenal. "Maintenant, tu ne peux pas savoir exactement ce que tu vas faire. Plus les années passaient, plus j’avais de l’attirance pour ce métier, en pensant que je pourrais, un jour, devenir entraîneur. (…) Je voulais redonner ce que le jeu m’a donné".

"Je ne faisais pas attention à ça quand je jouais." Après quelques mois dans ce nouveau costume, Titi a compris. Jouer et entraîner sont deux choses totalement différentes. "Je mesure le travail à effectuer. La préparation. Tout est étudié. La moindre erreur peut coûter très cher. C’est du 8h-21h30 tous les jours, assure-t-il. On parle de la séance d’hier, du match, du lendemain. Joueur, ce n’était pas un faux métier. Mais là, c’est plus dur, plus prenant. (…) Un joueur rentre chez lui après son massage. Là, l’entraîneur doit gérer qui fait quoi, se préoccuper des blessés, de ceux qui ne jouent pas, de la presse, du débriefing des séances, des uns et des autres. Ce n’est pas évident. (…) Je ne faisais pas attention à ça quand je jouais. J’enregistre. C’est un challenge en mode apprentissage. C’est de la communication, de la tactique, de la gestion des ego. Je suis dans le feu de l’action".

"Arsenal ? Oui. Mais ça reste un rêve". Être entraîneur, ce sont donc de nouveaux sacrifices pour Thierry Henry. "J’en parlais à un ami : j’avais plus de temps libre quand je jouais que maintenant. Et ça va être pire. Ce sera multiplié par dix comparé à la carrière de joueur", explique celui qui a décidé de poursuivre sa carrière de consultant sur la chaîne anglaise Sky. L’Angleterre, justement. Difficile de ne pas regarder outre-Manche, et plus particulièrement du côté d’Arsenal, au moment d’imaginer à quoi pourrait ressembler la carrière de l’entraîneur Thierry Henry : "J’essaye de devenir coach. Je n’ai pas la prétention de savoir si je pourrai aller quelque part un jour, tempère-t-il. J’irai où on me veut. Les gens pensent que je rêve d’Arsenal. Oui. Mais ça reste un rêve. Comment pourrais-je avoir cette prétention ?" D’autant plus qu’à l’heure actuelle, le poste est toujours occupé par Arsène Wenger, un entraîneur qui fait partie de ses modèles. Pour en arriver aux vingt ans de règne de l’Alsacien à la tête des Gunners, la route est encore longue pour Thierry Henry, et il en est parfaitement conscient.